Le ministre délégué à la Participation et à la Promotion de l'investissement a affirmé, hier, à la chaîne III, que 4 organes contrôlent les cessions évitant ainsi tout bradage du patrimoine public. Plus de 100 entreprises seront privatisées d'ici la fin de l'année, a souligné le ministre délégué chargé de la participation et de la promotion de l'investissement, invité hier de la radio Chaîne III. 13 appartiennent au secteur de l'agroalimentaire. La privatisation de ce lot d'entreprises a recueilli les faveurs du partenaire social. “La section syndicale et les représentants des travailleurs sont d'accord”, souligne le ministre. M. Yahia Hamlaoui parle “de frémissement du marché de privatisation”. 604 manifestations d'intérêt sont enregistrées, “jusqu'à hier”. “311 unités (entreprises, filiales de groupe, unités susceptibles d'être érigées en entreprises”, sont concernées. 49% des manifestations d'intérêt émanent du privé national, 37% des étrangers et 13% des collectifs des travailleurs qui souhaitent reprendre leur entreprise. Le délégué à la participation et à la promotion des investissements soutient qu'il n'existe aucune discrimination entre le privé national et étranger, la préférence se mesure en terme de projet industriel. 25% des intentions de reprises concernent le secteur manufacturier et les entreprises publiques locales, 14% le secteur agroalimentaire, l'industrie électronique et électrique comptent pour 25% des manifestations d'intérêt, les matériaux de construction 25%, les services 13% et enfin le BTP seulement 4%. Les manifestations d'intérêt, explique M. Hamlaoui, “sont contrastées”. Cela va des projets industriels adossés à une offre bien formulée à une simple lettre d'un investisseur qui dit souhaiter acquérir une entité. Les SGP, indique le ministre, sont chargées systématiquement de contacter ceux qui manifestent un intérêt. Un bilan des entreprises cédées, avec la liste des repreneurs et les conditions de vente, sera, en tout état de cause, affiché au courant du mois de janvier prochain, affirme M. Yahia Hamlaoui. Le délégué à la participation et à la promotion de l'investissement précise que les 1 200 entreprises éligibles à la privatisation auxquelles le chef du gouvernement avait fait allusion, sont celles sous l'égide des sociétés de gestion des participations de l'Etat, couvertes par l'ordonnance 01.04. Ce texte ne concerne pas, dit-il, la Sonatrach, la Sonelgaz et les chemins de fer. Les banques, ajoute le ministre, font l'objet d'un autre dispositif. Le ministre affirme que 942 entreprises sont actuellement proposées à la privatisation via le site internet du ministère. Tous les secteurs sont concernés, à l'exception du groupe presse et communication. L'Enasucre cédée à Blanky Le ministre précise qu'internet est un moyen comme un autre de communication. Le site internet, à travers lequel un annuaire d'entreprises concernées par la privatisation est publié, donne un certain nombre d'informations sur chaque entreprise. Il répond ainsi à un premier questionnement que pourrait se poser un éventuel investisseur. Il s'agit, entres autres, du chiffre d'affaires des trois dernières années, de l'activité de l'entreprise, de sa part de marché, des effectifs, des résultats financiers qui permettent à l'investisseur de se faire une idée sur l'entreprise. Le ministre précise tout de même, que “les données affichées ne sont pas des documents de négociations”. M. Yahia Hamlaoui évoque des postulants étrangers sérieux, des français et des espagnols notamment. Les négociations sont en cours, la clause “d'exclusivité”, fait que le ministre préfère ne pas citer les noms des postulants étrangers, avant que les négociations n'aboutissent. En fait, les quelques groupes étrangers avec lesquels les négociations sont en cours, sont ciblés pour leur apport technologique. Le délégué à la participation et à la promotion des investissements confirme l'information faisant état de l'intérêt d'Ispat pour la reprise d'un certain nombre d'entreprises, comme l'EMB. “Ispat a formulé des intentions d'intérêt”, dit le ministre. La SNVI aussi est en négociation, pour un partenariat technologique avec des firmes françaises. Des manifestations d'intérêt sont enregistrées pour la reprise de certains pans de la SNVI. Il a confimé que l'Enasucre à été cédée à Blanky. Le ministre délégué à la participation et à la promotion de l'investissement, regrette “l'usage du terme bradage” qui dit-il, “blesse ceux qui sont en charge du dossier”. Il précise qu'aucun cas n'a été signalé. Il explique que les entreprises sont évaluées selon leur valeur marchande aux dires d'experts. Selon lui, ce n'est pas ce qui est indiqué dans le bilan comptable des entreprises qui est pris en compte. Puis le dossier suit un cheminement, conseil d'administration, assemblée générale, SGP et CPE, ainsi il est difficile de parler de bradage d'entreprises. M. Yahia Hamlaoui a estimé que le CPE s'est réuni à 46 reprises. Sur le rythme des privatisations, le ministre estime qu'il dépend du marché. De toutes les manières, le processus ne sera pas bloqué par l'offre. “Nous mettrons des entreprises sur le marché”, rassure-t-il. Le rythme, dépendra, selon lui, de la demande des investisseurs et en grande partie de la fiabilité des projets qu'ils proposent. Secteur public : une dette de près de 4 milliards de dollars M. Yahia Hamlaoui estime que “le bradage réside dans le maintien du statut quo”. L'endettement du secteur est évalué à 262 milliards de dinars de découvert que les entreprises peinent à rembourser. 652 sont dans cette situation. 460 entreprises sont proches de la faillite. 19 entreprises structurent 80% de cet endettement, dont Giplait (20 milliards de dinars d'endettement). L'endettement semble ne pas constituer un frein à la privatisation. Les repreneurs, soutient le ministre, reprennent l'endettement à leur compte. La demande des entreprises publiques, dans le cadre de la mise à niveau, rien que pour le renouvellement de l'outil de production et garder leur part de marché sur un horizon de cinq années, est évaluée à 252 milliards de dinars d'investissement. La part de marché du secteur public s'amenuise d'année en année. En 10 ans, elle est passée de 24% à 13%. Le ministre délégué à la participation et à la promotion de l'investissement évoque l'existence de “gens que le statut quo arrange”. M. Yahia Hamlaoui ne fait pas allusion aux syndicalistes mais à ceux qui poussent à faire de l'Algérie un marché de consommation. Il cite l'exemple du BTPH. Quatre groupes, regroupant 104 petites et moyennes entreprises, ont été créés récemment : un outil jugé important pour concrétiser l'objectif du chef de l'Etat de construire un million de logements. Cette restructuration vient booster la capacité actuelle très faible pour faire face à l'importante dépense publique. Hamlaoui est convaincu que la résistance du syndicat sur ce dossier est un problème d'information. Pourtant le dossier a été transmis à la Centrale syndicale. Le ministre affirme que dans le programme de reconstruction de Boumerdès, 34 marchés ont été confiés aux entreprises publiques. Une quinzaine de ces marchés allait être perdue parce que les entreprises publiques concernées n'arrivaient pas à obtenir de caution pour garantir l'exécution des marchés obtenus. “Je ne comprends pas comment s'opposer à une telle démarche qui vise à rendre l'outil performant”, s'interroge le ministre en précisant qu'il n'était pas question de privatisation. Le délégué à la participation révèle que 114 entreprises n'arrivent pas à assurer les salaires de leurs employés. En 2003 et 2004, explique le ministre, le gouvernement a injecté 9 milliards de dinars pour faire face aux salaires impayés. Les journaux et les imprimeries publiques sont exclus de la privatisation. Pas de cession des imprimeries publiques M. Yahia Hamlaoui, délégué à la participation et à la promotion des investissements, exclut la privatisation des journaux et des imprimeries publiques. Sur la situation financière des imprimeries, le ministre affirme qu'elle n'est pas "extraordinaire" en raison des créances qu'elles détiennent sur des titres et de sa dette vis-à-vis d'Alpap qui l'approvisionne en papier estimée à 2 milliards de dinars. L'actionnaire, l'Etat, n'est pas intéressé pour les vendre, répond le ministre. Sont-elles stratégiques ? Le ministre les juge utiles dans la situation actuelle en évoquant les problèmes d'édition, notamment des livres scolaires. M. R.