Pourtant, l'histoire du site qui se trouve sur les terres agricoles plus connues par El Baâraouia, où se dressent toujours des fermes coloniales, remonte aux années 1950. Les petites maisons de terre et de tuiles ont, depuis, laissé place à des rangées de chalets, quadrillées par des clôtures non finies et s'alignant symétriquement sur des artères à peine praticables. «Là ont été érigés 160 baraquements au profit des sinistrés du séisme d'octobre 1985, non loin du bidonville qui abrite aussi une vingtaine de maisons», nous dira un vieux commerçant. Nous accompagnant, il nous montrera l'extension de la cité qui compte aujourd'hui plus de 300 familles, aux alentours de la mosquée Oussama Ibn Zaïd, seul lieu de regroupement des habitants. Les quelques maisons à deux étages, construites récemment par «ceux qui en ont les moyens», ne changent rien au quotidien morose des résidents, obligés souvent de se déplacer jusqu'à la ville d'El Khroub pour faire leurs courses. «Le premier souci des habitants de Allouk Abdellah demeure le raccordement de leurs maisons au réseau du gaz de ville», nous explique un habitant, maçon travaillant à la nouvelle ville Ali Mendjeli. Etrange, la conduite passe à une centaine de mètres seulement de la cité, juste en face de la centrale électrique, sur la route qui mène vers le village Salah Derradji. «Nous sommes las des fausses promesses des autorités de la ville d'El Khroub. Les travaux devaient débuter il y a deux mois , mais à ce jour rien n'est venu rassurer la population qui patiente toujours», nous rappellent des jeunes désœuvrés qui se disent prêts à prendre les pelles et les pioches pour creuser les tranchées devant servir pour la pose des conduites. Des jeunes qui n'ont qu'un terrain vague tracé sur une parcelle déboisée et une salle de jeux. Les habitants déplorent le manque de transport, alors que la plupart doivent se rendre quotidiennement à El Khroub, distante de 4 km. Un calvaire pour les élèves fréquentant le CEM Karboua Abdelhamid. «Deux fourgons de marque Mercedes assurent chaque jour la liaison entre Allouk Abdellak et la ville d'El Khroub, ceci si les choses se passent bien car ces vieux tacots sont tout le temps en panne », nous disent des étudiants. Le problème du transport a même découragé les filles, dont certaines ont été contraintes d'interrompre leurs études. Le dur quotidien des habitants de Allouk Abdellah est aussi lié à l'absence d'une salle de soins, malgré les promesses faites par l'APC d'El Khroub.