Les habitants, qui reçoivent pour la première fois la visite d'un wali, vivent dans des conditions primitives. Plusieurs familles habitant la localité de Allouk Abdellah, plus connue par El Baâraouia, continuent de vivre dans des écuries. Le constat a été fait lors d'une visite du wali dans la commune d'El Khroub. «Nous habitons depuis 1966 dans des garages remontant à l'époque coloniale et aménagés en écuries ; nous avons sollicité les autorités locales à maintes reprises pour l'obtention de logements décents, mais sans résultat», affirment des citoyens, au bord du désespoir. Pour le représentant des habitants, c'est la première fois qu'un haut responsable de la wilaya visite cette région, complètement délaissée, et dont les habitants mènent une vie très dure. «Nous sommes toujours privés d'eau, de gaz et d'électricité ; nous rencontrons les pires difficultés pour s'approvisionner en bouteilles de gaz butane, alors que plusieurs familles sans moyens, se chauffent au bois, comme au bon vieux temps», ont-il déclaré au premier responsable de la wilaya. «Même nos enfants en âge d'être scolarisés sont devenus, par la force des choses, de simples bergers», regrettent-ils. Située à 2 km seulement du CW 175, menant vers la ville d'El Khroub, la cité Allouk Abdellah donne l'exemple parfait d'un lieu oublié, que les passants découvrent à la faveur d'une petite randonnée dans une forêt paisible, mais toujours non aménagée. Pourtant, l'histoire du site qui se trouve sur les terres agricoles, plus connues par El Baâraouia, où se dressent toujours des fermes coloniales, remonte aux années 1950. Les petites maisons de terre et de tuiles ont, depuis, laissé place à des rangées de chalets quadrillés par des clôtures non finies et s'alignant symétriquement sur des artères à peine praticables. Les habitants déplorent le manque de transport, alors que la plupart doivent se rendre quotidiennement à El Khroub, distante de 4 kilométres. Un calvaire pour les élèves fréquentant le CEM Karboua Abdelhamid. Le problème du transport a même découragé les filles, dont certaines ont été contraintes d'interrompre leurs études. Le dur quotidien des habitants de Allouk Abdellah est aussi lié à l'absence de salle de soins, malgré les promesses faites par l'APC d'El Khroub.