C'est le plus grand nombre de Palestiniens tués par l'armée israélienne depuis plusieurs mois. Lors d'une agression armée dimanche à Naplouse, en Cisjordanie occupée, l'armée israélienne a encerclé une maison et abattu au cours d'un échange de tirs deux militants des Brigades des martyrs d'Al Aqsa, la branche armée du Fatah, ont rapporté des témoins. De source militaire israélienne, on a confirmé que l'armée avait tué les deux hommes, présentés comme des individus recherchés pour leur implication dans des projets d'attentats, dont des attaques suicide, en Israël. Quelques heures plus tard, les forces israéliennes ont tué un adolescent de 17 ans à Ramallah, en Cisjordanie occupée. Les Israéliens dont les porte-parole militaires ont la fonction de justifier et de faire accepter les exactions de l'armée israélienne occupante, par la communauté internationale, ont essayé, encore une fois, de faire porter la responsabilité du crime à la victime. Un de ces porte-parole militaires israéliens a dit que les soldats avaient dû faire face à une foule de plusieurs dizaines de Palestiniens, dont certains brandissaient des bombes incendiaires ou des couteaux. «Ils ont repéré un homme sur le point de lancer une bombe incendiaire, ont tiré dans sa direction et constaté qu'il avait été touché», a déclaré ce porte-parole. L'incident est clos, les «pauvres» soldats étaient donc en légitime défense. Samedi, les forces israéliennes ont tué six Palestiniens : trois militants, un policier et une adolescente de 17 ans près de/ou à Djenine, en Cisjordanie occupée, ainsi qu'un civil circulant à bord d'une voiture à Ghaza, ont déclaré des témoins et des responsables médicaux. Le civil, âgé de 45 ans, a été tué dans un bombardement aérien dirigé, selon l'armée israélienne, contre des militants responsables de tirs de roquettes artisanales sur la ville israélienne de Sderot, proche de la bande de Ghaza. Cette frappe aérienne israélienne est la deuxième sur la bande de Ghaza depuis qu'une trêve a été conclue en novembre. Le Premier ministre palestinien issu du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a invité les pays arabes à renoncer à toute idée de négociation avec Israël. «Je leur demande de suspendre toute initiative politique qui conduirait à une normalisation avec l'occupant israélien», a dit le chef du gouvernement palestinien. Haniyeh a également déclaré que ces incidents «mettent au jour la duperie politique dont est victime le peuple palestinien par le biais de ces réunions politiques et de ces rencontres de dirigeants» avec des Israéliens. Lors d'une rencontre au Caire mercredi, la Ligue arabe a formé un groupe de travail dirigé par l'Egypte et la Jordanie pour nouer des contacts avec Israël au sujet d'une offre de paix arabe formulée en 2002, reconduite au dernier sommet des pays arabes à Riyad, en Arabie Saoudite et proposant une normalisation des relations en échange d'un retrait israélien des territoires arabes occupés depuis 1967, l'établissement d'un Etat palestinien en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza avec la ville sainte d'Al Qods comme capitale, en plus d'un règlement juste de la question des réfugiés. La réponse de l'Etat hébreu en 2002 a été une vaste agression en Cisjordanie totalement réoccupée depuis le siège du président Yasser Arafat dans son quartier général à Ramallah jusqu'à la déclaration de sa courte maladie, dont il mourut dans un hôpital parisien le 11 novembre 2004. Cette escalade militaire israélienne intervient, justement, après l'annonce depuis la Pologne où le président Mahmoud Abbas effectuait une visite mercredi passé, d'un accord avec les mouvements armés sur un arrêt des tirs de roquettes artisanales en direction d'Israël. Pis, selon son commandement, l'armée israélienne compte effectuer une opération d'envergure dans la bande de Ghaza qui risque d'être réoccupée à l'instar de la Cisjordanie. Le ministre palestinien de l'Information, Mustapha Al Barghouti, porte-parole du gouvernement d'union, a bien résumé la situation lorsqu'il a déclaré qu'Israël n'est pas un partenaire pour la paix.