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Et revoilà des marches «spontanées»
Publié dans El Watan le 05 - 05 - 2007

Avec cette différence près que nous avons depuis perdu nos illusions sans rien gagner en contrepartie quant à la volonté du système d'en finir avec la bête immonde. Cette nouvelle mobilisation générale n'a donc que très peu à voir avec la lutte antiterroriste. Dans la mesure où elle s'apparente plutôt à un chantage insupportable : la dénonciation du terrorisme contre le soutien à la réconciliation antinationale.
Il faut peut-être commencer par faire remarquer que c'est contraint et forcé que le pouvoir enfourche la vague du rejet populaire massif et viscéral du terrorisme. Il le fait pour «canaliser» ce rejet, le détourner de sa vocation de rupture avec l'islamisme pour le mettre au service de sa «réconciliation». C'est-à-dire le transformer en son exact contraire. De la même façon qu'il a détourné la formidable mobilisation des citoyens pendant la décennie 1990 pour préparer ses épousailles avec l'islamisme assassin.
Jusqu'à la veille du 11 avril dernier, date des lâches attentats qui ont secoué la capitale, le pouvoir refusait obstinément d'admettre le regain de l'activité terroriste. Faisant tout pour le minimiser ou, pire, le banaliser. Pour ne pas reconnaître l'échec patent de sa politique criminelle de réconciliation, censée ramener la paix.
La paix. Voilà justement une aspiration légitime qui a été détournée pour servir les desseins du pouvoir. La plus grande arnaque historique est d'avoir fait croire que seule la réconciliation pouvait ramener la paix. Cette paix pour laquelle les Algériens se sont mobilisés pour résister et battre l'islamisme et son bras armé, le terrorisme. Par sa politique suicidaire de compromission, le pouvoir est venu sauver l'islamisme, in extremis, comme le gong sauve le boxeur d'un K. O. inévitable. Sans le retentissement médiatique des attentats du 11 avril, dus à leur localisation (Alger) et à leur mode opératoire inédit en Algérie (l'attentat suicide), le pouvoir aurait continué à ignorer superbement le regain de l'activité terroriste. «Quitte à reconnaître cette recrudescence, autant la mettre au service de la réconciliation», semble-t-il nous dire maintenant.
Au lieu de se rendre à l'évidence et admettre l'échec de la politique suicidaire de compromission avec l'islamisme assassin, le pouvoir préfère comme toujours la fuite en avant en martelant que «la réconciliation n'a pas échoué», en tentant d'établir un parallèle entre ces attentats et ceux du 11 septembre 2001 aux USA et du 11 mars 2004 en Espagne.
S'il est bien vrai que le mode opératoire de l'attentat suicide est inédit en Algérie et s'apparente ainsi désormais, même au plan technique, à l'internationale islamiste, après s'en être toujours apparenté au plan idéologique, il serait très dangereux de dédouaner l'islamisme algérien de ses crimes immondes depuis 17 ans, sous le prétexte facile du «terrorisme international» ; comme si celui-ci était une catastrophe «naturelle» ou une «fatalité» qui n'épargnerait personne. Il n'y a pas de doute que l'internationale islamiste et son expression terroriste barbare restent une menace majeure pour le monde en général, et d'abord pour les pays musulmans ! Sa dimension internationaliste n'est qu'un facteur aggravant, qui ne saurait atténuer la responsabilité criminelle de l'intégrisme, «local, national» et de ses complices de tous bords.
A l'évidence, le pouvoir algérien tente de disculper l'islamisme algérien en proposant à l'opinion publique une lecture qui favorise le caractère supra-national de l'intégrisme, présenté comme une menace extérieure, exogène, sans rapport avec la réalité algérienne et les objectifs de dawla islamiya. C'est un autre palier, une autre facette, du découplage traditionnel entre «islamistes modérés» et «radicaux». On tente de nous servir désormais le découplage «islamisme étranger» et «islamisme national»… Dans tous les cas, on se refuse de voir la réalité en face. Celle du fanatisme poussé à son paroxysme ; celle d'un projet de société obscurantiste et totalitaire, avec lequel il n'y a pas de compromis possible.
C'est vite oublier que les différentes ingérences d'Etats et d'organisations islamistes contre l'Algérie ne datent pas d'aujourd'hui, mais de bien longtemps… Depuis l'idéologie des Frères musulmans et des milliers d'«instituteurs» islamistes qui sont venus sévir en Algérie jusqu'aux millions de dollars apportés à l'ex-FIS, c'est vite oublier les très graves accusations d'espionnage au profit de l'Iran intégriste qui avaient été portées par le général Nezzar, du haut des différentes responsabilités qui ont été les siennes, contre de hauts dirigeants de l'époque.
Obscurantisme n'est pas cécité
S'il est obscurantiste, l'islamisme n'est pas aveugle. Il démultiplie les moyens d'atteindre ses objectifs stratégiques. Il pousse toujours à son avantage par tous les moyens : ceux de la séduction et ceux de la violence la plus aveugle. Le pouvoir algérien et nombre de relais internationaux toujours complaisants avec l'islamisme tentent enfin d'établir un lien de cause à effet entre terrorisme et misère sociale. Or, si tous les miséreux du monde versaient dans le terrorisme, il y a longtemps que la planète serait à feu et à sang. Rien ne peut justifier la violence islamiste. La misère sociale ne saurait être un motif légitime. Cet argument est par ailleurs fallacieux et faux : la totalité des terroristes, qui ont détourné les avions le 11 septembre 2001, était des enfants gâtés, issus de riches familles saoudienne, libanaise et égyptienne.
En Algérie même, dès 1995, il était établi que la grande majorité des terroristes arrêtés était issue des couches sociales les moins directement frappées par le chômage et la précarité (instituteurs, fils de riches commerçants…).
Il a été démontré que le choix idéologique transcendait chez eux les considérations matérielles. L'école algérienne continue d'être un champ fertile de ce point de vue. Cela ne veut pas dire que l'islamisme ne tente pas de recruter ou n'a pas d'ancrage dans les classes populaires, démunies. Mais admettons une seconde ce «lien mécanique» qu'on nous propose entre misère sociale et terrorisme. Que peut-on alors dire d'un pouvoir qui laisse ainsi prospérer une cause de déstabilisation permanente pendant qu'il thésaurise des milliards de dollars pour assurer sa reproduction et au-delà ses vieux jours ? Mais cette question n'a même pas lieu d'être puisque depuis longtemps, le pouvoir de Bouteflika a réussi à découpler les questions politiques des questions idéologiques. Sa responsabilité se limite à la bonne marche de l'Algérie vers l'Etat islamique. Les autres questions relatives aux conditions de vie des Algériens, en constante dégradation, ne le regardent pas. Face à leurs problèmes quotidiens, les Algériens ont le tragique choix entre la fatalité et la résignation.
Ouyahia a raison de récuser ce lien de cause à effet entre pauvreté et terrorisme. On ne peut qu'être d'accord avec lui lorsqu'il affirme que c'est l'islamisme qui est la matrice idéologique qui engendre le terrorisme. Ce qu'il appelle Talaâoub bidine (utiliser, jouer avec la religion) est la vraie cause du terrorisme. Mais voilà, il est mal, mais alors très mal placé pour nous donner des leçons en la matière. Lui qui n'a rien fait d'autre, durant les longues années où il était au pouvoir, que de bénir la manipulation de la religion. Longtemps présenté comme un «éradicateur», il n'a pas tardé à se convertir en «réconciliateur» zélé. Il porte, depuis, une lourde responsabilité dans l'impasse dans laquelle est engagée l'Algérie depuis 1999. Ouyahia est l'un des artisans de la confiscation de la victoire de la société sur l'islamisme assassin et sa transformation en défaite politique au profit de ce dernier. Il est l'un des architectes du compromis avec l'islamisme en vue d'assurer le reconduction du système. Ce compromis, qui a élevé l'intégrisme du rang de partenaire dont il fallait se méfier au rang d'allié stratégique, a comme corollaire la conversion sous hypnose de la société à l'islamisme en attendant l'instauration de l'Etat islamique algérien, dont il espère peut-être être le Bani Sadr local.
L'impunité, mère de la récidive
Les causes de la recrudescence du terrorisme sont à chercher plutôt du côté de la politique antipatriotique de compromission avec l'islamisme assassin. En lavant ce dernier de toute responsabilité dans le terrorisme, cette politique a, de fait, reconduit les causes qui l'ont engendré.
D'abord, l'impunité accordée aux terroristes a créé dans la société un sentiment d'abandon et de trahison. Mais pire encore, les terroristes, qui en ont bénéficiée, n'ont jamais demandé pardon. Ils continuent de clamer «djabnaha bi slah» (on l'a eue par nos armes). En le leur accordant envers et contre tout, le pouvoir ne pouvait pas ne pas donner l'image d'un pouvoir qui abdique. En conséquence, le terrorisme ne pouvait que se sentir en position de force. Ensuite, les largesses matérielles accordées aux terroristes (rappels sur salaires non perçus durant leurs activités criminelles pour de nombreux fonctionnaires, commerces, logements, pour les autres ou même parfois les mêmes, etc.) sans leur demander la moindre contrepartie, pas même demander pardon à leurs victimes et au pays, sont de fait une prime au crime. Après cela, inutile de s'étonner que les maquis se repeuplent. A moins que ce dépeuplement/repeuplement des maquis ne soit voulu pour toujours maintenir la société sous pression et mettre le pouvoir à l'abri des poussées démocratiques. L'Algérie, qui a résisté héroïquement et qui a payé un très lourd tribut à l'hydre terroriste, mérite mieux que cela. Débarrasser le pays de la gangrène terroriste passe d'abord par le démantèlement de la politique suicidaire et criminelle de la réconciliation antinationale. Ensuite, il faut arrêter la machine à fabriquer les terroristes en donnant un congé définitif à l'islamisme par la séparation du politique et du religieux, en supprimant l'article 2 de la Constitution et par l'interdiction des partis et associations qui font de la religion un fonds de commerce.
Mais avant tout, il est urgent de refuser le chantage honteux : dénonciation du terrorisme contre soutien à la réconciliation. Car, que signifie la «continuation» de la réconciliation à laquelle appellent le pouvoir et ses relais ? Un autre référendum et un autre délai de 6 mois pour les terroristes ? L'amnistie des commanditaires des attentats du 11 avril dernier et des dizaines d'autres attentats dont on entend à peine parler ?
Les Algériens ne se sont pas trompés en réservant la seule réponse qu'il fallait à l'appelle aux marches «spontanées» : le mépris et l'indifférence. Parce qu'un peuple ne se convoque pas comme un troupeau.
L'auteur est militant MDS


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