Le quartier ne compte pas moins de 400 foyers, et cela va faire 15 ans que des demandes officielles ont été adressées aux autorités, sans résultat satisfaisant. Une structure scolaire est inexistante, et près de 800 enfants doivent faire 10 km par jour pour arriver à l'école la plus proche de la commune voisine, donc celle de Beni Mered ou de Guerrouaou. Ce trajet oblige les enfants à traverser une voie ferrée, une autoroute et des passerelles improvisées par les habitants eux-mêmes, donc non sécurisées, sur l'oued de Beni Mered, souvent en crue l'hiver, exposant ainsi les enfants à un danger permanent. Des demandes ont été faites en 1996, une enveloppe a été accordée 3 ans plus tard, mais la procédure est tombée à l'eau. Ils vont devoir attendre une autre étude, une nouvelle enveloppe, un nouveau projet et une année de trop. Alors que de nouvelles écoles ont été construites partout, les quartiers inaccessibles sont-ils volontairement mis aux oubliettes ? Sans gaz de ville, les habitants de Hay Fettal s'arrangent comme ils peuvent pour vivre quotidiennement ou chauffer leurs maisons. Selon M. Maoudj, président du comité de quartier, «une bouteille de gaz butane utilisée seulement dans ce but ne peut pas chauffer un foyer plus de 24 heures». Les demandes officielles faites par les habitants depuis 1995 n'ont jamais obtenu satisfaction, plusieurs projets ont été mis à l'étude pour mettre fin à leur calvaire. Un premier de 440 millions en 1999 pris en charge par l'urbanisme mais sans résultat, un deuxième de 198 millions a été fait en 2000, cette fois-ci par I'APC mais très vite mis dans un tiroir. En 2003, le président de I'APW a promis aux habitants le raccordement au gaz de ville pour 2007. Ils vont devoir attendre 2008 cette fois encore. Sans dispensaire en cas d'urgence, les habitants doivent se rendre dans la commune voisine ou carrément aller au domicile du médecin demeurant dans le quartier. Sans facteur, ni antenne administrative pendant une dizaine d'années, les habitants ont dû eux-mêmes placer les lignes téléphoniques, et sont en attente d'un château d'eau. Les routes sont impraticables. Aucune ligne de transport n'a été attribuée. Les habitants ont condamné leurs fenêtres à cause des odeurs nauséabondes de la station d'assainissement de Fettal ainsi que des maladies et des symptômes en résultant. Ce sont des picotements ressentis dans la gorge et même des grippes asthmatiformes chez les enfants, le quotidien de ces gens est un vrai parcours du combattant. La réponse de M. Aït Ali, chef de la daïra d'Ouled Yaïche à ce sujet, est la suivante : «L'école est inscrite au programme et Hay Fettal aura 6 classes pour la rentrée 2008/2009, l'antenne administrative vient d'être ouverte et un château d'eau de 1000 m3 a été inscrit en 2007 ainsi que 5 milliards de centimes destinés aux travaux en cours pour la réhabilitation de la station d'épuration.» Et de déclarer : «J'invite les mouvements associatifs à se rapprocher de la daïra pour être entendus et prendre connaissance des projets des communes.» La coupe est pleine, les habitants n'en peuvent plus d'attendre.