La crise du ciment ayant sévi ces dernières semaines au niveau du centre du pays, initialement approvisionné en ce matériau de construction de base par les filiales du groupe ERCC, connaîtra-t-elle enfin son épilogue ? Tout porte en effet à le croire, dès lors que les services du ministère du Commerce ont, selon des sources bien informées, pris des mesures pour traquer ce qui est convenu d'appeler « la maffia du ciment ». A Bouira, cette wilaya qui compte l'une des plus importantes cimenteries du nord du pays, à savoir la SC.SEG (Société des ciments de Sour El Ghozlane), l'on annonce déjà une véritable traque contre les barons du ciment. En effet, nous apprenons qu'une enquête minutieuse a été diligentée par les services de la direction du commerce de la wilaya, pour traquer les revendeurs de ciment qui auraient utilisé des « manœuvres dilatoires pour s'approvisionner en ciment à partir de cette cimenterie, et l'écouler par la suite dans les circuits de l'informel ». Ladite enquête dont les résultats détaillés n'ont pas encore été rendus publics, révèle, selon nos sources, plusieurs faits dont se seraient rendus coupables plusieurs individus. Selon notre source, l'enquête en question a donné des résultats fiables dès lors que certains parmi ces « trabendistes » ont été identifiés grâce au concours de la direction de la SC.SEG ayant collaboré à ce travail d'investigation. Sur ce, nous apprenons que des mesures conservatoires ont été déjà prises contre des contrevenants, dont entre autres, la cessation de leur approvisionnement en ciment à partir de cette cimenterie et leur traduction prochaine devant l'instance judiciaire compétente. Pour rappel, le marché local du ciment a connu ces dernières semaines une flambée des prix dépassant tout entendement. Une situation qui persistait en dépit de l'augmentation de la production au niveau des différentes cimenteries qui ont procédé à la rénovation et au renforcement de leurs structures de production depuis déjà quelques années. Une situation de crise qui ne peut donc s'expliquer que par l'activité florissante des spéculateurs et autres trafiquants. D'où le quintal de ciment dont le prix passe du simple au double, pour être cédé à pas moins de 1000 DA. Ce qui, par conséquent, explique la réaction des services compétents. A noter enfin que plusieurs autres filières commerciales sont sous la loupe des services de contrôle de la direction du commerce de la wilaya qui, visiblement, veut prendre le taureau par les cornes en matière de lutte contre le commerce informel et la contrefaçon.