Le chef de l'AIEA (Agence internationale pour l'énergie atomique) Mohamed El Baradei s'est déclaré hier « très optimiste » face aux efforts pour résoudre le dossier nucléaire iranien, après les gestes récents d'ouverture de Téhéran et de Washington. « Je suis extrêmement content du changement de politique des Etats-Unis, qui abandonnent la confrontation pour le dialogue et le respect mutuel », a déclaré à la presse M. El Baradei, actuellement à Pékin pour une conférence internationale sur l'énergie nucléaire. « J'ai dit à mes collègues iraniens qu'il devait y avoir réciprocité et qu'ils devaient tendre la main et ce que nous avons entendu de l'Iran est également assez différent, il y a un ton beaucoup plus modéré », a-t-il dit. « Je suis très optimiste sur cette approche tout à fait nouvelle et j'espère qu'elle marchera », a ajouté le directeur général de l'AIEA. « J'avais dit publiquement que la politique des six dernières années avait été un échec total », a-t-il aussi commenté. Mohamed El Baradei a suggéré à l'Iran des voies pour confirmer ces avancées, notamment la mise en place de mesures pour permettre les inspections demandées par l'AIEA. « Ils pourraient (...) nous permettre de visiter certaines installations comme le réacteur à eau lourde par exemple et ils doivent présenter leurs propres suggestions sur la manière de bâtir la confiance ». « L'idée est avant tout de (nous) rendre confiants dans le fait que leurs buts sont exclusivement pacifiques », a-t-il insisté. L'Iran a annoncé la semaine dernière qu'il présenterait une nouvelle offre censée concurrencer celle que lui ont faite les grandes puissances pour obtenir la suspension de son programme nucléaire controversé. « Nous sommes en train de préparer un nouveau paquet qui sera présenté au groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et l'Allemagne), et nous allons discuter sur la base de ce paquet », avait indiqué mercredi le président Mahmoud Ahmadinejad. Le programme nucléaire iranien se poursuit malgré cinq résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, dont trois assorties de sanctions. Après sept années d'enquête, l'AIEA se dit toujours incapable de certifier que Téhéran a un objectif exclusivement civil, comme l'Iran l'affirme en continuant d'exclure toute suspension de l'enrichissement d'uranium, un procédé qui permet d'obtenir aussi bien du combustible pour une centrale nucléaire que la matière première d'une bombe atomique. « La composante première qui inquiète fortement la communauté internationale ce sont les intentions de l'Iran. Cela ne peut pas être vérifié » par un inspecteur, a souligné le chef de l'AIEA.