Le premier sommet sur la sécurité nucléaire s'est ouvert, lundi soir, à Washington, par le président américain Barack Obama. Ce sommet sur la prévention du terrorisme nucléaire est le premier de ce genre. Il a regroupé 45 chefs d'Etat et de gouvernement, ainsi que l'Union européenne et l'ONU. Le président américain veut, à travers ce rendez-vous planétaire, sensibiliser l'opinion internationale sur les conséquences de la détention des organisations terroristes de l'arme nucléaire, en préconisant un mode de maîtrise du matériel nucléaire (non sécurisé) dans un temps imparti et avec un" programme de travail spécifique"."La principale menace contre la sécurité des Etats-Unis, à court-terme, moyen-terme et long-terme, serait qu'une organisation terroriste obtienne une arme nucléaire", a affirmé M. Obama, en estimant que l'objectif du sommet est de s'accorder sur les moyens de sécuriser le combustible nucléaire pouvant permettre de fabriquer une bombe. D'importantes quantités d'uranium sont réparties dans le monde dans des réacteurs de recherche, dans des conditions de sécurité parfois jugées précaires. Durant ce sommet, il sera question des dossiers nucléaires, nord-coréen et surtout iranien. Le nucléaire israélien, quant à lui, "ne sera pas évoqué" a précisé le président américain. A ce sujet, il convient de souligner la déclaration de l'ancien directeur de l'AIEA, Mohamed El Baradei, à la veille du sommet de Washington,qui a jugé que "l'application de sanctions contre l'Iran pour son programme nucléaire n'est qu'une solution à court terme", appelant au dialogue "sans condition et fondé sur le respect mutuel" avec Téhéran pour résoudre cette question.. S'agissant de la dénucléarisation du Proche-Orient, M. El Baradei a estimé que "l'idéal est qu'Israël abandonne son arsenal. Mais si l'instabilité demeure, si on continue de voir les Palestiniens se faire liquider, si les guerres en Afghanistan, en Irak ou en Somalie se poursuivent, alors tous les scénarios sont possibles", a-t-il averti. Pour dénucléariser la région, rappelle-t-on, les pays arabes ont exigé l'adhésion "impérative" d'Israël au TNP et la soumission de toutes ses bases nucléaires au contrôle et aux garanties de l'AIEA. En mars dernier, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, avait exprimé l'opposition des pays arabes à toute activité nucléaire dans la région du Proche-Orient, appelant à traiter de "façon juste et équitable" les questions nucléaires dans le monde entier, et "pas seulement celle de l'Iran, mais surtout le nucléaire israélien qui menace la stabilité de la région", a-t-il insisté. Aussi, les pays arabes avaient adopté, lors d'une réunion tenue début avril au Caire, un rapport commun appelant à l'application impérative de la résolution internationale concernant les dangers du nucléaire israélien qui menace la sécurité et la stabilité au Proche-Orient. Ce rapport avait souligné les efforts consentis par les Etats arabes conformément à la résolution adoptée par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), en septembre dernier, contre les menaces nucléaires israéliennes. Pour rappel, le président américain a eu, dimanche, une série d'apartés avec des dirigeants étrangers, notamment, avec les Premiers ministres d'Inde et du Pakistan, mais aussi avec le président Kazakh Nursultan Nazarbaïev et le sud-africain Jacob Zuma. En effet, Barack Obama s'est félicité de l'engouement de la communauté internationale pour le sommet."Je me réjouis à ce stade de constater le degré d'engagement et le sentiment d'urgence" des dirigeants mondiaux invités au sommet. "Je pense que nous pouvons effectuer d'énormes progrès", a déclaré le président américain.