Massés derrière le portail de leur entreprise, plusieurs centaines de travailleurs de l'unité Electro-Industries de Fréha (ex-ENEL), sise à 30 km à l'est de la ville de Tizi Ouzou, scandent : « Akliouat dehors, Akliouat dehors ». Ils sont plus de 600 travailleurs qui observent un débrayage, et ce, depuis 4 jours. Syndicalistes de l'UGTA et travailleurs revendiquent le départ du PDG M. Akliouat, depuis le 28 février 2009. Depuis samedi dernier, ils réclament de se séparer de la responsable des ressources humaines. C'est dire que ce mouvement de protestation se durcit au péril de la santé financière de l'unité. Impossible de joindre les deux responsables sur leur lieu de travail. Ces derniers ont été empêchés d'entrer à l'enceinte de l'entreprise. « Nous nous interrogeons sur l'absence et le silence des propriétaires de cette unité, en l'occurrence la Société de gestion des participations (SGP). Nous souhaitons simplement qu'ils viennent au secours des travailleurs. Ils doivent s'inquiéter également sur l'avenir de l'entreprise, car si ça continue, on s'achemine vers une impasse », fulmine un représentant des travailleurs. Face à l'inexistence d'un interlocuteur, les travailleurs essaient par tous les moyens « d'attirer l'attention des responsables nationaux de l'unité, la SGP. Mais aussi, rappeler au secrétaire général de la centrale syndicale, Abdel Madjid Sidi Saïd, qu'il avait pris l'engagement de se saisir du dossier », déclare un ouvrier. D'ailleurs, « les huit syndicalistes ayant enclenché une grève de la faim, avaient suspendu leur action sous la recommandation du patron de l'UGTA, après qu'il nous ait promis de prendre en charge nos revendications », ajoutent les grévistes. « Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia a pris connaissance de nos revendications lors de sa derrière visite, ainsi que les autorités locales. On attend qu'il réagisse ». Par ailleurs, les protestataires dénoncent « des manœuvres humiliantes contre le personnel de maîtrise. Des pratiques qui visent à dissuader les travailleurs à surseoir au débrayage ». Ne s'en prenant pas uniquement à la personne du directeur, les travailleurs estiment que « le rendement de l'entreprise est en déclin. Le directeur n'a pas fait mieux que ses prédécesseurs. L'unité avait bénéficié d'une enveloppe financière conséquente pour son assainissement, mais où sont les résultats ? La production a baissé. Nous avons produit en 2005, 15 000 moteurs et nous sommes descendus à moins de 2 000 unités l'année écoulée ». En réponse à leurs doléances, « le directeur fait dans la menace de licenciement et de ponction sur salaires. C'est de la pure humiliation », disent-ils. Des plaintes ont été déposées contre les meneurs de grève (syndicalistes de l'UGTA). Les travailleurs se sont constitués en assemblée, pour défendre leurs mots d'ordre : le départ du PDG et sa DRH.