Quelque deux-cents travailleurs de l'entreprise Electro-industries (ex-ENEL) de Fréha, ( 31 km à l'est de Tizi Ouzou) continuent leur mouvement de protestation enclenché le 28 février dernier. Ils demandent le départ du PDG. Même si leurs collègues grévistes de la faim ont mis fin à leur action, ces ouvriers marquent tous les jours, de 13h à 14h, un sit-in devant l'entrée principale de l'usine en signe de protestation contre ce responsable. Avant-hier, plus de 200 travailleurs se sont regroupés dans le même endroit pour exprimer encore une fois leur volonté de continuer leur action. Selon eux, le PDG « refuse de dialoguer avec les travailleurs et ignore leur syndicat ». Le secrétaire général de la section syndicale, UGTA, M. Boudjemâa, a affirmé que le responsable en question « mène, une opération de charme vis-à-vis des travailleurs ». C'est l'une des raisons pour lesquelles les représentants des travailleurs refusent de s'attabler avec lui en conseil d'administration, indique-t-on encore. « Les contestataires exigent plutôt la présence du président de la Société de gestion et de participation (SGP). Si dialogue il y aura, c'est uniquement avec celui-ci », s'insurge le syndicaliste qui ajoute : « Vu la disponibilité des pouvoirs publics à traiter les préoccupations engagées par la centrale syndicale, Sidi Saïd, secrétaire général de l'UGTA, s'est engagé à prendre en charge le dossier du collectif de l'ex-ENEL de Fréha. » Quotidiennement, le rassemblement de protestation se tient, puis les ouvriers se dispersent et reprennent leur travail. Pour sa part, le PDG, M. Akliouat, confie : « En tant qu'employeur de cette entreprise, je suis disponible au dialogue sur des problèmes fondés, et surtout, dans le cadre du dialogue constructif. Certes, les travailleurs ont fait une plate-forme de revendications, mais ils refusent de venir la discuter. Et la gestion se fait au niveau de l'entreprise et non pas au niveau du propriétaire (SGP) qui m'a désigné. Ils revendiquent la co-gestion. Mais, il y a des lois que je dois respecter en tant que gestionnaire. En 2003, l'entreprise, à cause du manque au niveau de la trésorerie, a négocié les salaires avec une banque. Six années après, elle se trouve dans une situation viable et solvable. En tout cas, ce n'est que par le dialogue et la concertation que l'entreprise peut retrouver sa sérénité. Et, avec cette instabilité, elle perd de l'argent et des clients. Ceci n'arrange ni le travailleur, encore moins l'entreprise. Notons aussi que la plupart des travailleurs veulent la stabilité. Mon départ, qu'ils demandent, n'est pas fondé parce qu'un PDG qui a redressé l'entreprise mérite mieux. J'ai été désigné par un organe de gestion, et c'est uniquement à celui-ci que je dois rendre des comptes. Je regrette ce mouvement de protestation qui sort du cadre légal et qui ternit l'image de marque de notre entreprise. Que la sagesse l'emporte ! »