La crise ne semble pas prés de se dénouer à la manufacture de chaussures Soummam d'Akbou (Macsoum). Les travailleurs se sont entendus à poursuivre leur grève qu'ils ont enclenchée le 1er du mois en cours à l'issue d'un vote à bulletins secrets effectué lors d'une assemblée générale qu'ils ont tenue lundi dernier. Un huissier de justice a été dépêché sur les lieux par le collectif des travailleurs pour prendre acte des résultats de ce suffrage donnant une majorité écrasante de 97,19 % des voix en faveur de la poursuite du mouvement de protestation. « Aux revendications salariales et d'encouragement des départs en retraite est venue se greffer l'exigence du départ du PDG et des directeurs des ressources humaines et de production, accusés d'insouciance quant au pourrissement du conflit. Il aura fallu, en effet, 19 jours de grève pour qu'on daigne venir s'enquérir de la situation », affirme Rabah Idjaâd, secrétaire général de la section syndicale de l'entreprise, affiliée à l'UGTA. Les conclusions ayant sanctionné la réunion qui a regroupé la veille le directeur général du groupe Leather Industry, le PDG de l'entreprise, le secrétaire général de la fédération nationale des travailleurs du textile et du cuir ainsi que les membres de la section syndicale de l'entreprise pour étudier les doléances des travailleurs n'ont pas été du goût de ces derniers. L'engagement de la fédération d'entamer la négociation avec la SGP Industries Manufacturières, comme mentionné dans le procès verbal dressé à l'issue de la rencontre, à propos de la révision du régime indemnitaire, de la grille des salaires et de la convention de branche est considéré par les grévistes comme une vague promesse non définie dans le temps. L'extrême fragilité des paramètres de gestion de l'entreprise, déjà mise en avant par la direction, risque de s'accentuer si l'enlisement du conflit venait à perdurer. C'est en effet le motif central évoqué pour ajourner toute discussion autour des salaires. Pour rappel, les travailleurs ont eu déjà recours à la protestation en mars dernier, puis ont carrément interdit l'accès de l'usine aux cadres dirigeants, le 11 avril dernier. L'unité qui a connu une période très difficile, qui a imposé des compressions d'effectifs douloureuses, ne semble finalement pas retrouver la sérénité et se doter des moyens à même de lui permettre d'avoir des arguments de concurrence sur un marché de plus en plus agressif et sur lequel les entreprises publiques peinent à se frayer une place.