Après avoir vécu des moments difficiles qui ont failli contraindre leur entreprise à mettre la clé sous le paillasson, les 294 travailleurs qui ont réussi le défi de redorer le blason de la manufacture de chaussures Soummam (Macsoum) d'Akbou considèrent qu'ils sont en droit d'aspirer à une augmentation de salaire, maintenant qu'ils estiment avoir traversé cette zone de turbulences. « L'amélioration de la situation salariale des travailleurs et l'encouragement des départs en retraite sont les deux revendications contenues dans les courriers que nous avons adressés à notre employeur entre juin 2008 et le 8 du mois en cours », affirme Rabah Idjaâd, secrétaire général de la section syndicale de l'entreprise, affiliée à l'UGTA. En réponse à leur dernière sollicitation en date, la direction générale de l'EPE Spa Macsoum rappelle que la satisfaction de leurs doléances ne relève pas de ses compétences et que la renégociation du contenu de la Convention de Branche reste du ressort de la Fédération nationale des travailleurs du textile et du cuir ainsi que de la S.G.P Industries Manufacturières. Une occasion que le premier responsable de la manufacture ne manquera pas de saisir pour leur rappeler « l'extrême fragilité des paramètres de gestion de l'entreprise et des pressions permanentes auxquelles elle est toujours soumise (malgré) les 89 millions de DA qu'elle a entièrement remboursés à la fin de l'année 2008 ». Notre interlocuteur aurait bien pris acte des arguments qui lui ont été faits valoir s'il n'y avait pas eu, comme il a tenu à nous le faire remarquer, deux poids, deux mesures : « ils refusent de revoir à la hausse les salaires des travailleurs au moment où les cadres dirigeants ont bel et bien été augmentés », constatera-t-il en exhibant un dispositif de rémunération des seuls cadres dirigeants prenant effet à compter du 1er janvier 2008. « Même si nous réaffirmons notre attachement au dialogue social constructif devant permettre à l'entreprise de pérenniser son activité, il n'en demeure pas moins que nous sommes mobilisés pour défendre les droits des travailleurs », ajoutera M. Idjaâd. En somme, les travailleurs pensent avoir assez donné pour la survie de l'entreprise, puisque son redressement est passé par un plan de compression des effectifs douloureux qui aura poussé quelques 200 travailleurs à la retraite anticipée. L'ultimatum de 8 jours pour l'entame des négociations, adressé le 8 mars dernier par la section syndicale à qui de droit et au delà duquel « elle se verra obligée de procéder par d'autres voies réglementaires » venant d'expirer, l'entreprise risque de connaître de sérieuses perturbations les prochains jours.