La grogne des travailleurs de la manufacture de chaussures Soummam (Macsoum) d'Akbou tend à s'exacerber en l'absence d'interlocuteurs devant prendre en charge leurs revendications salariales et d'encouragement des départs en retraite. Les cadres dirigeants de l'entreprise se sont vus carrément interdits d'accès à leur poste de travail, ce samedi, par des travailleurs qui affirment avoir été abandonnés à leur sort après 11 jours d'une grève qu'ils ont enclenchée le 1er du mois en cours. « Après expiration d'un préavis de grève de 8 jours, nous nous sommes vus obligés de recourir à ce débrayage pour nous faire entendre », affirme Rabah Idjaâd, secrétaire général de la section syndicale de l'entreprise, affiliée à l'UGTA. La direction générale de l'EPE Spa Macsoum n'a pas manqué de les avertir, par huissier de justice interposé, que leur droit à la grève n'est pas conforme à la réglementation en vigueur et qu'il est, par conséquent, illégal. La même direction leur a déjà officiellement signifié que la satisfaction de leurs doléances ne relève pas de ses compétences et que la renégociation du contenu de la convention de branche reste du ressort de la Fédération nationale des travailleurs du textile et du cuir et de la SGP Industries Manufacturières. « Revoir à la hausse les salaires des travailleurs au moment où les cadres dirigeants ont bel et bien été augmentés de 12 000 à 17 000 DA est une revendication que nous considérons légitime », nous fera remarquer notre interlocuteur. « Nous espérons une solution qui arrangera tout le monde dans les plus brefs délais car le pourrissement de la situation engendrera un manque à gagner à notre entreprise qui ne profitera à personne », ajoutera M. Idjaâd.