Après 28 jours d'une grève enclenchée le 1er avril dernier par les travailleurs de la manufacture de chaussures Soummam (Macsoum) d'Akbou, quatre membres du bureau de la section syndicale UGTA de l'entreprise, viennent de démissionner. Ils ne font plus les intermédiaires entre les grévistes et leur employeur à cause de l'intransigeance des deux parties en conflit. « Suite à la décision de l'illégalité de la grève prononcée par le tribunal d'Akbou lundi dernier, nous avons tenu une assemblée générale avec les travailleurs le jour même. Soucieux de nous conformer à la loi, nous leur avons demandé de reprendre le travail mais ils ont catégoriquement refusé », affirmera Rabah Idjâad, le désormais ex-secrétaire général de la section syndicale. « Nous nous sommes entretenus avec le PDG de l'entreprise le lendemain pour essayer de débloquer la situation mais celui-ci conditionne, pour sa part, la poursuite du dialogue par la reprise du travail. Devant une telle impasse, il ne nous restait qu'à nous retirer », ajoutera notre interlocuteur. Une manière de dégager leur responsabilité quant à toute éventuelle évolution fâcheuse des événements. Tous les efforts entrepris par le partenaire social pour trouver une issue à la crise, susceptible de contenter les uns et les autres, seraient-ils finalement vains ? Les négociations entre la fédération nationale des travailleurs du textile et du cuir avec la SGP Industries Manufacturières à propos de la révision du régime indemnitaire, de la grille des salaires et de la convention de branche ont-elles été entamées ? Prendront-elles encore beaucoup de temps ? En attendant des réponses à autant de questions, les grévistes prennent leur mal en patience.