deux exemples édifiants d'une volonté de garder la Kabylie en situation d'asphyxie économique Le mégaprojet de production d'insuline, initialement prévu à Tizi Ouzou, sera finalement implanté dans la wilaya de Constantine. Cette délocalisation de l'usine intervient, dit-on, après l'échec de la première tentative de lancer le projet. En effet, c'est sous une nouvelle mouture et un autre partenaire étranger que l'usine d'insuline verra enfin le jour. Or, cette explication ne semble pas convaincre certains observateurs qui ont vu dans ce changement de site d'implantation de l'usine, une arrière-pensée politicienne. En effet, sachant que l'assiette de terrain devant accueillir le projet était prête, il n'était pas absolument nécessaire d'opter pour un autre terrain. Une telle option rallongerait, affirme-t-on, les délais de réalisation du projet. Partant de ces constats, les mêmes observateurs n'hésitent pas à voir dans la décision de délocalisation une volonté de «punir la Kabylie». Cette affirmation, qui d'ailleurs fait son petit bonhomme de chemin au sein de l'opinion locale, est malheureusement quelque peu confortée par un autre fait troublant qui s'est produit à Akbou. En effet, la Manufacture de chaussures de la Soummam (Macsoum), issue de l'ancienne Sonipec, a été dessaisie d'un important marché au profit de la Sonipec de Mahira implantée, celle-là, dans une autre région du pays. Les syndicalistes de la Macsoum qui crient au scandale, affirment que leur entreprise a, dans un premier temps, décroché ledit marché qui consiste en la fabrication de pas moins de 80.000 paires de chaussures destinées au corps de la garde communale à l'échelle nationale. Et c'est à l'occasion d'une concurrence tout a fait saine sur la base d'une soumission que la Macsoum a été la moins disante. Cependant au moment où l'on s'y attendait le moins, le marché lui a été retiré et cédé à une autre entreprise publique. Ces deux faits ont eu lieu à moins de deux mois d'intervalle. Ils ont tout simplement empêché des jeunes d'une des régions de Tizi Ouzou de prétendre à un poste d'emploi, alors qu'originellement ils étaient prioritaires du fait de l'affectation du projet d'insuline à Oued Aïssi. Quant à Akbou, le fameux marché légalement décroché était une chance inespérée pour la Macsoum de se sortir d'une mauvaise passe financière et partant, recruter des travailleurs dans un futur proche. Ce sont là deux exemples édifiants d'une volonté de garder la Kabylie en situation d'asphyxie économique et sous perfusion grâce à des dépenses publiques, d'ailleurs consenties avec parcimonie. Il n'y a qu'à voir, disent beaucoup de citoyens, la place réservée à la Kabylie dans le cadre du plan de soutien à la relance économique. Lancé en 2001, ce dernier a connu une très faible réalisation, deux ans plus tard. «A croire, affirment certains, qu'on veut punir la Kabylie pour avoir soutenu le mouvement citoyen». En effet, hormis les 20 milliards de dinars affectés à la Kbaylie et dont on ne voit pas encore les effets sur le quotidien du citoyen, l'Etat a eu des interventions symboliques dans la région.