Ghaza. De notre correspondant La nouvelle de sa libération a ravi tout le peuple palestinien et surtout la famille journalistique qui était mobilisée durant toute la période de sa détention. La libération de Johnston, qui détient le «record» de la plus longue détention à Ghaza pour un étranger avec 114 jours de captivité, a été annoncée dans un communiqué du Hamas qui contrôle en maître absolu ce territoire depuis le 15 juin. «Sans les pressions vraiment fortes du Hamas (…), je serai encore dans cette pièce pour longtemps», a déclaré Johnston lors d'une conférence de presse à Ghaza, en compagnie du Premier ministre limogé du Hamas, Ismaïl Haniyeh, durant laquelle il a évoqué sa détention dans une «pièce sombre». Le Hamas dont personne ne nie la domination totale sur le plan sécuritaire dans la bande de Ghaza, après son coup de force réussi, a pu, par d'énormes pressions sur le groupe armé en question, formé d'éléments d'une même famille, les convaincre à remettre leur otage au gouvernement limogé, présidé par Ismaïl Haniyeh, sans satisfaire leurs conditions, surtout celles de libérer des éléments d'Al Qaïda, détenus en Grande-Bretagne et en Jordanie. «Je ne savais pas comment tout cela allait se terminer. La tension psychologique est énorme», a ajouté Johnston, le visage pâle et les traits tirés, visiblement amaigri. Il a indiqué qu'il avait été en mesure d'écouter les programmes de la BBC après deux semaines de ses quatre mois de captivité. Haniyeh lui a remis deux cadeaux avant de mettre un terme à la conférence de presse qui s'est tenue dans ses bureaux à Ghaza : un drapeau palestinien dont il a enveloppé le journaliste et une boîte sur laquelle était gravée la mosquée Al Aqsa, à Jérusalem-Est. Essayant de profiter au maximum de cet important événement, Haniyeh, qui veut faire parvenir au monde occidental une image du Hamas autre que celle d'un mouvement islamiste extrémiste mais plutôt celle d'un mouvement islamiste avec lequel il est possible de dialoguer et de parvenir à des solutions quels que soient les problèmes en suspens, a même évoqué le cas du soldat israélien Gilaad Shalit, en captivité chez les brigades Ezzeddine Al Qassam, la branche armée du Hamas, depuis plus d'une année. «Nous espérons que la captivité de Shalit prendra fin avec un bon accord qui permettra la libération de nos détenus» en Israël, a-t-il affirmé. «Nous sommes très heureux qu'Alan soit libre (…) Nous avons fait un gros effort ces derniers mois pour le faire libérer. Il est un ami du peuple palestinien. Il est contre l'occupation», a ajouté Haniyeh.