L'auditorium de l'université Emir Abdelkader a abrité, jeudi dernier, les 4e journées nationales d'urologie organisées, à l'instar des précédentes éditions, par l'association des urologues de Constantine présidée par Pr. Dahdouh, médecin-chef au service d'urologie et de transplantation rénale à l'EHS Daksi de Constantine. S'exprimant sur l'un des thèmes majeurs de ces journées, à savoir l'incontinence urinaire chez la femme, le Pr. Kamel Benaoum dira que cette pathologie demeure un sujet tabou dans les sociétés dites évoluées et, a fortiori en Algérie où les femmes en parlent rarement, sinon jamais, malgré ses effets pervers et la grande gêne et les souffrances morales endurées. Exerçant au CHU de Nîmes, le communicant estime que « le médecin traitant joue un rôle essentiel dans ce contexte, étant le seul à pouvoir aider sa patiente à s'exprimer avant de s'engager dans une approche rigoureuse reposant sur un interrogatoire détaillé et un examen clinique complet ». Il demeure, cependant, comme il le soulignera à gros traits, à combattre le tabou qui pèse sur cette pathologie. Et, sur ce plan, la bataille est loin d'être gagnée. Selon une étude de la société internationale de continence, cette maladie touche 40% des femmes âgées de 65 ans et plus, constituant 7% des motifs de consultation. « Le bilan urodynamique est expressément recommandées lors de l'exploration d'une incontinence urinaire compliquée et associée à des problèmes périphériques comme l'hypo contractilité vésicale ou suite à des antécédents de chirurgie », dira Pr. Kamel Benaoum. Mais, en référence à une question qui a toujours fait débat selon l'intervenant, « il serait faux pour autant de prétendre que cette exploration est indispensable pour poser simplement un diagnostic, cela étant du ressort d'un interrogatoire et d'un examen clinique ». En marge de ces deux thèmes placés au centre des débats, l'intérêt se focalisera également sur les cancers urologiques. A ce propos, d'éminents spécialistes affirment que les cancers urologiques sont en nette augmentation et, élément aggravant, le diagnostic est posé dans deux cas sur trois et toujours à un stade très avancé. Au plan chiffré, une étude de l'INSP d'Alger révèle que chez l'homme, les cancers de la vessie et de la prostate occupent respectivement les 3e et 7e places. En outre, une étude statistique menée de 2004 à 2008 au niveau de l'EHS Daksi et du service d'anatomie et de cytologie pathologiques de Constantine dévoile que le cancer de la vessie est observé à plus de 75 % des cas chez l'homme de plus de 60 ans.