Le cancer de la prostate, le plus fréquent chez l'homme de plus de 50 ans, sera pris en charge désormais, au plan du dépistage, diagnostic et traitement, de concertation entre urologues, chirurgiens urologiques, oncologues et radiothérapeutes. Un guide pratique clinique sur ce cancer vient d'être élaboré par des praticiens dans ces quatre spécialités Quatre sociétés savantes, en l'occurrence l'Association algérienne des urologues privés représentée par le Dr Beloucif, la Société algérienne de chirurgie urologique présidée par Pr Dahdouh, la Société algérienne d'oncologie médicale drivée par le Pr Kamel Bouzid et la Société algérienne de radiothérapie oncologique dirigée par le Pr Boualga viennent d'élaborer un guide pratique clinique du cancer de la prostate, et ce, sur instigation du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et de celui du Travail et de la Sécurité sociale. Dans une conférence de presse qu'il a animée collégialement avec des confrères cités précédemment hier à l'hôtel Sheraton, le professeur Abid Larbi, chef du service chirurgie viscérale à l'EPH Bologhine, a expliqué qu'il devient impératif de prendre en main, de manière efficiente, les infections cancéreuses dont l'incidence est importante dans la population. Il en est ainsi du cancer de la prostate, qui touche aléatoirement les hommes, âgés de 50 ans et plus et qui est classé à la 4e place des cancers en termes de leur incidence dans le pays. Selon la statistique inscrite dans le registre national des cancers de l'INSP (Institut national de santé publique), 3 000 nouveaux cas de ce type de cancer sont déclarés annuellement en Algérie. Il n'en demeure pas moins que les spécialistes ont précisé que ce n'est là qu'une estimation non exhaustive d'un mal sous-diagnostiqué. Le Dr Beloucif a indiqué que jusqu'à ces quatre dernières années, le diagnostic se faisait à un stade avancé du cancer, “car nous n'avions pas beaucoup de moyens pour faire un bilan d'extension ou une biopsie”. Ce qui ne semble plus le cas actuellement, puisque de l'avis des spécialistes, présents hier au point de presse dont le Pr Bendib, chef de service de l'imagerie médicale au centre Pierre et Marie-Curie d'Alger, les autorités sanitaires ont doté les centres spécialisés d'équipements de haute technologie qui permettent de donner un avis précis sur la maladie et son évolution. Ce dernier a d'ailleurs affirmé qu'un diagnostic précis dicte le choix thérapeutique. Le Pr Dahdouh, chef de service d'urologie et de transplantation rénale à l'EHS d'euronéphrologie de Constantine, a souligné que toutes les thérapeutiques existent en Algérie, à savoir la chirurgie, la radiothérapie, l'hormonothérapie, la chimiothérapie et les thérapies ciblées. L'indication thérapeutique la plus appropriée pour chaque cas sera décidée, désormais, en concertation avec les différents spécialistes qui interviennent dans le traitement du cancer de la prostate. La Pr Dahdouh a estimé néanmoins que la prostatectomie est recommandée pour les sujets jeunes, atteints d'un cancer confiné à la prostate. “Elle permet un meilleur confort de vie et une plus grande survie”, a-t-il assuré, même si lui et ses confrères n'ont pas occulté les complications qui pourraient potentiellement survenir suite à cette chirurgie comme les fuites urinaires et des troubles sexuels. Le Pr Bouzid Kamel, chef de service d'oncologie médicale au centre Pierre et Marie-Curie a insisté sur l'impératif du dépistage précoce. “Le cancer de la prostate se guérit bien, à condition qu'il soit découvert tôt. À défaut de faire un dépistage de masse, il faut se baser sur le dépistage individuel”, a-t-il poursuivi. À ce titre, il a conseillé aux médecins généralistes de procéder automatiquement, chez leurs patients de plus de 50 ans, au toucher rectal et à un dosage PSA (Prostate Specific Antigen). D'autant que les deux tiers des cancers de la prostate sont découverts, en Algérie, à un stade localement avancé ou métastatique.