Au plan politique, quelques remous aussi. Les manifestants de la tendance démocrate qui veulent que les promesses d'élections générales soient tenues et que le pouvoir passe aux civils ont fait face un soir à la police et il y a eu des blessés dans les deux camps. Ce pays a accouché en novembre 2005 sans douleur d'un changement de régime. Des généraux ont remplacé l'ancien Premier ministre Taksin Shinawatra. Aujourd'hui, la Thaïlande attend les élections. Au point de vue économique, Bangkok a toujours fière allure. Cette cité est un placement idéal pour les multinationales. L'opulence rayonne aux sommets des gratte-ciel chaque jour plus hauts. El Watan fut le seul média du monde arabe et du continent africain à être invité au Festival de Bangkok. Forte présence de journalistes asiatiques, et moindre du côté américain et européen. Les quotidiens de Bangkok rapportent de temps en temps les nouvelles d'actions terroristes islamistes dans le sud du pays. La Malaisie voisine, pourtant havre de radicaux islamistes, tire pour l'instant son épingle du jeu. Reste que le chemin de la Thaïlande a toujours été jalonné de difficultés, avant le tsunami de la crise monétaire de 1997. Mais ce pays s'est toujours régénéré. Tout cela n'est pas une gêne ni un handicap pour la production cinématographique. Ce rendez-vous à Bangkok montre que toute l'Asie a la rage de filmer et de conquérir des marchés extérieurs. Thrillers, épopées nationalistes, films de cape et d'épée, tout cela fait recette. Les cinéastes asiatiques vendent même leurs sujets aux Américains pour des remakes. La Thaïlande produit plus de 100 films par an. La Corée du Sud plus encore. En Chine, les budgets dépassent tout ce qu'on a vu : le dernier film de Zhang Yimou, La Cité interdite, a coûté 40 millions de dollars ! Le Festival de Bangkok a pioché encore une fois dans ce qu'il y a de meilleur dans les fictions du Far-East. Ce qui confirme Bangkok dans son rôle de plaque tournante du cinéma d'Asie.