Invité, hier, lors d'une conférence de presse qu'il a animée au siège de son département, à s'exprimer au sujet de l'affaire qui a fait couler beaucoup d'encre, en l'occurrence celle communément appelée « affaire des faux moudjahidine », le ministre des Moudjahidine, Mohamed-Cherif Abbas, a tout d'abord récusé ce qualificatif. M. Abbas a toutefois préféré parler de « personnes s'étant introduites dans la famille révolutionnaire ». Sans donner le chiffre exact de ces derniers, le ministre évalue le nombre de ces personnes dans certaines wilayas à des dizaines. Il a regretté par ailleurs que « certains (sans les nommer) se soient versés dans des opérations visant la provocation au sein de la famille ». Les récents clivages qui ont traversé certaines organisations de la famille révolutionnaire, notamment le CNEC et l'ONEC, ne sont pas pour gêner ni inquiéter le ministre. Là aussi, M. Abbas refuse de parler de « division » de la famille révolutionnaire mais plutôt d' « affluents qui travaillent pour le même objectif, celui de l'enrichissement ». A une question au sujet de la réécriture de l'histoire, M. Abbas a fait état de la création par son département de deux structures auxquelles est attribuée cette mission. Il s'agit de l'Office national de la recherche scientifique et du Musée national du moudjahid. Ces deux organismes auront pour tâche de constituer des substances servant de base pour les chercheurs et de recueillir des témoignages sur la révolution. Pas moins de 38 thèses sur la révolution seront élaborées par des cellules créées à cet effet. Pour ce faire, M. Abbas a fait état de l'existence de tonnes d'archives pour servir de base à la réécriture de notre histoire. Le ministre a regretté que la France ne soit pas disposée à transmettre les archives qu'elle détient à son niveau à notre pays. Interrogé sur la possibilité de l'enterrement des harkis sur notre territoire, M. Abbas dit refuser catégoriquement cette éventualité. Par ailleurs, c'est un riche programme s'étalant sur une année de festivités (du 1er novembre prochain jusqu'au 1er novembre 2005) qui a été préparé en perspective de la célébration du 50e anniversaire du déclenchement de la révolution. Abordant ce volet, M. Abbas a passé en revue, les grandes lignes de ce programme qui est l'œuvre d'une commission où sont représentés la plupart des ministères et organisations de la famille révolutionnaire, notamment l'ONM, le CNEC et l'ONEC. L'élaboration de ce programme, placé sous le slogan « Paix, science et travail » a pris effet depuis janvier 2003. Il vient d'être voté par l'Exécutif, selon le ministre. Ainsi, durant toute cette période, il sera procédé à la tenue de plusieurs rencontres, de tables rondes et de réalisations. Des manifestations culturelles et sportives, des expositions et des diffusions de films retraçant l'histoire de la révolution seront au menu de ce programme à travers tout le pays. Il sera procédé également à l'impression de certains livres et publications sur la révolution. Le ministère des Moudjahidine a en outre décidé de mettre en valeur 100 centres de torture afin de les garder sous forme de musée de l'histoire. De même qu'il sera procédé à la rebaptisation de certaines rues au nom de chahids ou de moudjahids. Quant au montant qui a été alloué au programme, M. Abbas l'évalue entre 1 et 2 milliards de dinars.