si une commission d'enquête était mise sur pied, «elle démontrerait que 80% des moudjahidine sont des faux». Le Parlement, avec ses deux chambres, est saisi sur l'affaire des faux moudjahidine en date du 15 janvier 2003 afin de lui demander de plaider pour la constitution d'une commission d'enquête indépendante sur ce scandale qui a fait couler beaucoup d'encre et de salive depuis trois années déjà. C'est M.Mustapha Bougouba, ancien mou-djahid de Tipasa et président de l'association du chahid Ali-Bendahmane historique, qui en a fait cette annonce hier. Il devait animer hier une conférence de presse à ce sujet, au niveau de la Maison de la presse Tahar-Djaout. En raison des développements très graves sur la scène irakienne, M. Bougouba a dû reporter d'une semaine son intervention. Cependant, notre interlocuteur saisira l'occasion pour revenir sur la question de la commission mise sur pied par les services de la présidence de la République dès leur saisine par l'association par une plate-forme de revendications. M.Bougouba persiste et signe. Selon lui, il y a au moins trois généraux qui ont assisté à la rencontre, citant le nom du général Saheb, commandant de la 4e Région militaire. Il apporte ainsi un cinglant démenti au général-major Mohamed Touati qui, rappelons-le, a démenti formellement dans les colonnes d'un quotidien national, l'existence de ladite commission. Il ira plus loin en louant cette initiative de confier la mission à des militaires car, à ses yeux, «les gouvernements qui se sont succédé n'ont rien fait pour l'éclatement de la vérité». En outre, M.Bougouba déclare que le rapport remis à toutes les institutions de la République contient des preuves sur la fausse qualité de moudjahid d'un certain nombre d'anciens responsables du pays. «Nous avons pu nous procurer des documents qui attestent que des personnes, qui sont reconnues moudjahid depuis les années 1954-1956, vivaient en France à cette époque-là et elles perçoivent aujourd'hui une retraite française en plus de leur pension d'ancien moudjahid en Algérie». Notre interlocuteur considère que si une commission d'enquête était mise sur pied, «elle démontrerait que 80% des moudjahidine sont des faux». Il en veut pour preuve l'incapacité du ministre Mohamed-Chérif Abbès de présenter les chiffres concernant les moudjahidine, lors du forum d'El-Moudjahid le 19 octobre dernier.