Routes saturées, carrefours bloqués, agents de police dépassés. Traverser la ville d'Azazga est devenu une expédition qui peut faire rater un rendez-vous, compromettre un déplacement dans une autre ville et aggraver la santé d'un malade transporté à l'hôpital. Une file de deux ou trois kilomètres de véhicules immobilisés, une attente de deux ou trois quarts d'heure à l'entrée de la ville, comme s'il s'agissait d'un poste-frontière, cela est devenu le lot quotidien des citoyens de la région. Il est fréquent de voir les voyageurs descendre des fourgons de transport pour poursuivre leur route à pied. Azazga détient désormais la palme de l'encombrement dans la wilaya, loin devant la ville de Tizi Ouzou qui est autrement plus «fréquentable en termes de circulation automobile. A quoi est due cette spectaculaire saturation qui accable des dizaines de milliers de personnes tous les jours ? Le schéma routier est resté sans changement depuis quarante ans, alors que le parc automobile est sans aucun rapport avec ce qu'il était il y a seulement dix ans. Les autorités sont-elles au courant du caractère caduc du réseau routier actuel ? Oui, puisque l'on parle d'un projet d'élargissement de la RN12. Mais le programme étant seulement au stade d'appels d'offres, l'imprévision et le manque d'anticipation sur les effets induits du développement sont caractérisés chez les responsables concernés. L'aménagement de la RN 12 en axe autoroutier, entre Tizi Ouzou et Azazga, a été inscrit et une première tranche du projet est lancée en consultations. Le désengorgement du chef-lieu d'Azazga côté ouest sera rendu possible dans quelques années, si le projet suit son cours normal. La déviation nord du chef-lieu de daïra, dans le projet d'autoroute, débouchera près de l'hôpital d'Azazga, à partir de Fréha, et passera par la zone d'activité de Tacherouft, présentant ainsi un intérêt économique pour la localité. La déviation sud d'Azazga s'impose également, mais l'étude présentée par l'APC n'a pas encore été avalisée par les autorités centrales. «J'ai remis le dossier en mains propres au ministre des Travaux publics, à deux reprises, lui demandant une inscription du projet. Nous attendons toujours», nous dit le P/APC. Le ministre est destinataire de cette requête depuis trois ans, et a été informé de l'importance stratégique de cette déviation. Elle devra démarrer, selon l'étude, à proximité de l'entreprise industrielle de Fréha et sera reliée à la RN71 au niveau de l'intersection de Cheurfa. Une énorme bouffée d'oxygène pour des dizaines de villages situés sur le côté sud de Azazga. En attendant l'acceptation de ce projet par le département des travaux publics, l'APC tente d'aménager, avec les moyens du bord, de petites déviations pour permettre au chef-lieu de respirer. Les travaux ont été lancés ces derniers jours pour ouvrir une petite bretelle entre le site de l'ancienne brigade de gendarmerie et Boubroun. Elle pourra se poursuivre, si les crédits nécessaires sont alloués par la wilaya, jusqu'à la RN 71, près de Cheurfa.