Le niveau des échanges commerciaux entre l'Algérie et l'Arabie Saoudite ainsi que celui des investissements saoudiens en Algérie sont en deçà des aspirations des dirigeants des deux pays, ont déploré hier à Alger des officiels algériens et saoudiens. «Le secteur de l'industrie arrive au premier rang des investissements de l'Arabie Saoudite réalisés en Algérie, avec 12 projets d'un montant d'environ 14 milliards de dinars, dans les secteurs de la chimie, l'agroalimentaire, la sidérurgie et les matériaux de construction. Mais, ce volume d'investissement n'est pas à la hauteur des relations politiques excellentes qui lient les hautes autorités des deux pays», a regretté le ministre algérien de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, lors d'un forum d'affaires algéro-saoudien, qu'il a coprésidé avec le ministre saoudien du Commerce et de l'Investissement, Madjid Ben Abdullah El Qasabi, en marge de la visite du prince héritier Mohammed Ben Salmane en Algérie. «Nous ambitionnons de renforcer davantage les relations bilatérales, d'autant que l'Algérie a attiré, ces dernières années, plus de 700 projets d'investissement dans le cadre de partenariats avec les étrangers, d'un montant dépassant 1500 milliards de dinars», a-t-il ajouté, en rappelant que le gouvernement a engagé des réformes économiques de nature «à attirer les investissements, relancer le secteur de l'industrie et augmenter la compétitivité de l'économie nationale». Selon Youcef Yousfi, les domaines de coopération économique, notamment les secteurs industriel et minier, entre les deux pays sont «divers» et les opportunités d'investissements sont «nombreuses et prometteuses» entre les opérateurs des deux pays. «J'insiste sur la disponibilité de l‘Algérie à relancer un véritable partenariat industriel dans les domaines dans lesquels nous avons ensemble des potentialités, à l'instar de la chimie, la sidérurgie et les industries agroalimentaires. L'Algérie, qui œuvre actuellement à augmenter les investissements, est un pays stable et dispose d'un marché prometteur», a souligné Youcef Yousfi, en appelant les opérateurs saoudiens à examiner avec leurs homologues algériens les opportunités d'investissement en Algérie. De son côté, le ministre saoudien du Commerce et de l'Investissement, qui a estimé que l'Algérie dispose de tous les atouts nécessaires pour devenir une «porte pour l'Afrique», a déploré la faiblesse du volume des échanges commerciaux et des investissements saoudiens en Algérie. «Il n'y a aucun doute que les échanges entre l'Arabie Saoudite et l'Algérie et les investissements saoudiens et algériens ne sont pas à la hauteur des aspirations de nos dirigeants, des espoirs de nos peuples et des ambitions de nos hommes d'affaires», a-t-il reconnu. Selon M. El Qasabi, les échanges commerciaux ont atteint environ 500 millions de dollars, alors que les investissements saoudiens en Algérie sont de l'ordre de 400 millions de dollars. «Des chiffres dérisoires», a-t-il encore déploréi. Celui-ci s'est aussi montré critique envers le climat des affaires en Algérie : «L'investissement est comme l'appétit, il vient d'un environnement compétitif. Comme l'a annoncé le ministre de l'Industrie, il y a une nouvelle stratégie pour diversifier et encourager le développer les exportations. Nous espérons que cette stratégie soit à la hauteur de la place que mérite l'Algérie.» Ceci dit, «il y a des défis qu'il faudrait relever. Ces défis sont d'ordres bureaucratique et juridique. Il faut avoir de l'audace pour les résoudre», a recommandé le ministre saoudien du Commerce et de l'Investissement, tout en réaffirmant la volonté de son pays à renforcer davantage la coopération économique bilatérale. A noter que cinq projets de partenariat ont été conclus, en marge de ce forum d'affaires, entre les opérateurs algériens et saoudiens, dans plusieurs domaines.