Les travailleurs de l'hôtel Riadh à Alger menacent de recourir à la grève de la faim dès samedi prochain. « Des travailleurs trahis par leurs responsables », lit-on sur une banderole accrochée à l'entrée de l'hôtel Riad de Sidi Fredj. Ce fleuron de l'hotellerie balnéaire de la côte ouest d'Alger est à l'arrêt depuis une quinzaine de jours à cause d'un mouvement de protestation des travailleurs. La grogne des travailleurs de l'hôtel tient au fait que la cession de l'hôtel à une société de construction libanaise n'a pas profité aux employés comme le prévoit la loi. L'article 208 de l'ordonnance 01.04 du 20 août 2001 stipule, en effet, que les travailleurs bénéficient d''un montant de 10% du capital en cas de privatisation totale de leur entreprise. Même si l'accord de principe leur a été accordé, la décision n'a pas été notifiée dans la résolution de cession du 21 juillet 2007. Le dossier de l'hôtel Riad a été inscrit à l'ordre du jour de la prochaine session du Conseil de participation de l'Etat. « Tout semble clair. On ne comprend pas pourquoi le blocage persiste. En juin 2008, nous avons gelé notre mouvement, car nous avions cru aux promesses faites par la centrale syndicale. Mais aujourd'hui on ne sait plus à quel saint se vouer », nous a expliqué Laouas Amar dans un point de presse organisé hier à l'hôtel Riad. Les travailleurs appuient la proposition du ministre de l'Industrie, Abdelhamid Temmar, consistant à répartir les 90 millions de dinars prévus pour les départs volontaires entre les travailleurs de l'hôtel et de régulariser cela au prochain Conseil de participation de l'Etat (CPE). La colère des travailleurs a été aiguisée par le fait qu'à la dernière réunion du CPE consacrée au secteur du tourisme, le dossier de leur indemnisation n'a même pas été abordé. « Sidi Saïd nous dit que le dossier est sur la table. Tous les responsables qu'on a vus nous ont dit que nous sommes dans notre droit mais ils renvoient tous la balle au Premier ministre », explique M. Aouas.