Le baril du light sweet crude pour livraison en octobre a bondi en début d'échanges à 81,24 dollars à New York. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril valait 80,85 dollars, en hausse de 28 cents. Sur l'Intercontinental Exchange de Londres, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en novembre perdait 11 cents, à 76,87 dollars. Les spécialistes affirment que les cours du pétrole sont poussés par la crainte que le marché soit en situation de pénurie au quatrième trimestre, au moment où culmine la demande de produits de chauffage dans l'hémisphère Nord. «La chute rapide des stocks mondiaux de brut constitue la toile de fond pour l'offre et la demande», souligne Kevin Norrish, analyste de la banque Barclays Capital. «Sachant que la demande saisonnière va atteindre un pic et que l'offre des pays non membres de l'Opep progresse faiblement, les stocks vont semble-t-il continuer à chuter», prédit-il. L'Opep a décidé la semaine dernière de relever de 500 000 barils par jour à compter du 1er novembre son plafond global de production, mais cette annonce n'a eu qu'un effet limité sur les cours, les investisseurs restant préoccupés par les risques de tensions sur l'approvisionnement des grands pays consommateurs durant la saison hivernale de l'hémisphère Nord. Par ailleurs, une note de recherche de Goldman Sachs publiée lundi dernier semble également avoir participé à l'escalade des prix : les analystes de la banque ont relevé leur prévision du prix du baril pour fin 2007 à 85 dollars, contre 72 dollars auparavant, «avec des risques importants de pics au-dessus de 90 dollars le baril». Ils ont également émis une prévision à 95 dollars le baril pour 2008. «Etant donné le rapport très serré entre l'offre et la demande, les acteurs du marché ne seront probablement pas enclins à vendre avant la décision de la Fed», ajoutent les analystes de Barclays Capital. Pour sa part, le secrétaire général de l'Opep, Abdallah El Badri, n'a pas exclu une nouvelle augmentation de la production qui pourrait se décider lors des prochaines rencontres de l'organisation en novembre et en décembre. Invité vendredi dernier à se prononcer au sujet du cours actuel du pétrole, le secrétaire général de l'Opep a estimé que le prix du baril n'est pas appelé à rester à son niveau record de 80 dollars car celui-ci ne reflète pas les fondamentaux de l'économie. M. El Badri a précisé qu'il jugeait le cours actuel du baril «trop élevé», tout en soulignant que l'Opep, dont les douze pays membres assurent un peu moins de 40% de la production mondiale, «ne fixait plus d'objectif de prix».