La wilaya de Blida, réputée autrefois pour ses différentes associations artistiques, ses hommes de culture et son riche patrimoine, semble être tragiquement victime du vide culturel. Contrairement à un passé pas très lointain, le printemps aujourd'hui n'est plus fêté à Blida. La fameuse bataille des fleurs, qui était dans le temps une grande manifestation florale, a complètement disparu pour laisser place au printemps blidéen qui n'est autre qu'un étalage de pots de fleurs et de plantes destinés à la vente tout au long du boulevard El Aïchi. Les grandes figures blidéennes de la chanson et du théâtre, telles que Dahmane Benachour, Mohamed Touri ou Abderrahmane Aziz, ne sont devenues que des noms que portent quelques ruelles ou anciennes bâtisses menaçant ruine telles que la salle Mohamed Touri (ex-Capitole), laquelle est d'ailleurs souvent fermée. Pis, la wilaya de Blida est dramatiquement dépourvue de bibliothèque digne de ce nom, de maison de la culture, de conservatoire, de salle de théâtre ou de spectacles. Le projet de la maison de la culture, qui est censé englober tous cela, « dort » depuis plus de 20 ans dans les tiroirs. Même les librairies font défaut à Blida et celles qui existent vendent surtout les manuels scolaires. Cela étant, selon Mohamed El Aïd Semmadi, directeur de la culture de la wilaya de Blida, « le projet de la maison de la culture va être ressuscité, la bibliothèque de wilaya est achevée et n'attend que les équipements. Dans chaque commune, il y aura une bibliothèque et nous avons aussi plusieurs projets qui germent tels que la maison de l'artiste, la bibliothèque régionale et une annexe de la bibliothèque de wilaya à Ouled Yaïch. Il y aura aussi la deuxième édition de la Rose d'Or, le festival de la musique aroubi, en hommage cette année à Dahmane Ben Achour, un salon national du livre et un autre consacré aux arts plastiques ». Et de préciser encore : « Pour ce qui est du mois du patrimoine, nous avons préféré éviter de travailler sur l'aspect festif et nous avons opté pour la mise en place et le lancement d'une étude sur l'état des quartiers de Douirette et El Djoun puis, en collaboration avec l'université Saâd Dahleb de Blida, classer ces deux sites comme patrimoine en péril et enfin mettre au point un programme de sauvegarde en impliquant la société civile ».