A 63 ans, Jupp Heynckes a repris du service pour remplacer, jusqu'à fin mai, Jürgen Klinsmann, licencié lundi, et permettre au Bayern Munich, un club qu'il connaît bien pour l'avoir déjà entraîné entre 1987 et 1991, de sauver sa saison. Si le recrutement de Klinsmann avait surpris les observateurs en janvier 2008, le retour aux affaires d'Heynckes est, elle-aussi, une sensation. Depuis son retentissant échec en 2006-07 à Münchengladbach, le club où il avait brillé comme joueur, Heynckes avait mis un terme à sa carrière d'entraîneur durant laquelle il a remporté deux titres de champion d'Allemagne (1989 et 1990) et la Ligue des champions 1998 avec le Real Madrid. Mais à la différence de Klinsmann, qui n'avait pas laissé aux supporters et dirigeants bavarois de bons souvenirs comme joueur (1995-1997) et comme sélectionneur de l'équipe d'Allemagne (2004-2006), Heynckes arrive au Bayern en territoire conquis. Issu de la « vieille école » du football allemand, il correspond bien mieux aux habitudes bavaroises que « Klinsi », marqué par ses années aux Etats-Unis et qui voulait tout révolutionner. « Don Jupp », qui sera assisté de l'entraîneur de l'équipe réserve Hermann Gerland, a été sacré champion du monde en 1974 et champion d'Europe en 1972 avec Hoeness. Le manager bavarois présente souvent sa décision d'avoir laisser partir Heynckes en 1991, comme « la plus grosse erreur de sa carrière » de dirigeant. Lors de son premier passage en Bavière, Heynckes, tenant d'un football physique et défensif, avait apporté deux titres de champion au club bavarois. Après son départ de Munich, Heynckes, ancien meilleur buteur de Bundesliga, a enchaîné, sans grand succès, les expériences à l'étranger (Athletic Bilbao 1992-1994 et 2001-2003, Tenerife 1995-1997, Benfica 1999-2000) et en Allemagne (Schalke 2003-2004, Münchengladbach 2006-2007). Pour son premier match, il affrontera samedi « Gladbach », « (son) club de cœur » : « Mais je ferai tout pour que le Bayern s'impose », a-t-il promis.