C'est en tout cas ce que les ministres des Affaires étrangères des deux pays ont assuré lors de la cérémonie officielle d'inauguration de la nouvelle chancellerie norvégienne à Alger. Après un long effort diplomatique, la Norvège a décidé d'ouvrir son ambassade à Alger, car comme souligné par Jonas Gahr Store «si on veut avoir une politique norvégienne en Afrique, il faut avoir des relations étroites avec l'Algérie, le Nigeria, l'Afrique du Sud et l'UA». En présence des représentants diplomatiques accrédités en Algérie, le baptême officiel de la présence diplomatique norvégienne en Algérie a longuement été salué par les convives algériens et norvégiens comme la base d'un nouveau départ pour les relations bilatérales. «Cette ouverture témoigne du rôle important de votre pays en tant qu'acteur politique en Afrique, et traduit notre volonté de renforcer le réseau de contacts de la diplomatie norvégienne sur le continent source de tant de défis», précise le ministre norvégien, Jonas Gahr Store, qui confie à la presse que sa première décision en tant que ministre des Affaires étrangères, il y a deux ans, a été d'ouvrir une ambassade à Alger. «L'engagement traditionnel de la Norvège en faveur de la paix dans le monde et de la résolution des conflits, ainsi que notre place prépondérante parmi les grandes nations pétrolières et gazières du monde, seront les fondements d'une coopération plus large et étroite entre nos deux pays», dira le chef de la diplomatie en plaidant pour un approfondissement de la coopération énergétique. Citant des questions d'intérêt commun, l'envoyé d'Oslo évoquera le partenariat pour la paix dans le continent africain, pour règlement du conflit israélo-palestinien, ainsi que la question du futur statut du Sahara occidental. Ceci en soulignant les possibilités d'échanges en matière de lutte contre la criminalité et le terrorisme et la convergence de vues en matière d'émigration clandestine basés sur le respect de la dignité des individus. «Nous souhaitons renforcer nos liens aussi bien avec le gouvernement, le Parlement, l'administration, qu'avec l'industrie, la culture et la société civile. Et avec tous ceux qui trouvent leurs valeurs dans la démocratie, la liberté et les droits de l'homme», notera le ministre norvégien. En termes de renforcement de la coopération dans ce secteur, le ministre pense au développement des technologies respectueuses de l'environnement pour une énergie propre et non polluante. «En tant que pays producteur d'énergie, nous sommes confrontés au dilemme de produire une énergie à base de carbone et réduire les émissions à effet de serre. Nous sommes donc appelés à coopérer», dira le diplomate. Interrogé sur la nature des échanges gaziers de la Norvège, Jonas Gahr Store explique qu'en tant que pays membre de l'Union européenne, la Norvège «joue» sur la base des règles définies par cette union en laissant aux compagnies le soin d'établir les accords commerciaux qu'elles souhaitent. «Si c'est aux compagnies d'aboutir à une coopération commerciale, ce que nous cherchons en tant que gouvernement c'est d'avoir des relations avec des gouvernements de pays qui ont des richesses importantes comme la Russie, l'Algérie et d'autres fournisseurs. C'est même un grand paradoxe que la Norvège ait été absente de l'Algérie pendant des années. Nous sommes bien là aujourd'hui et nous le faisons en toute transparence en suivant le bon côté de l'opération des marchés énergétiques.» Qualifiant les relations algéro-norvégiennes de très bonnes, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a tenu pour sa part à exprimer le souhait de l'Algérie d'élargir les relations économiques à d'autres secteurs que celui de l'énergie et de lancer un appel aux entreprises norvégiennes pour venir participer au programme de la relance économique en Algérie.