Pendant que Amar Tou repeint les hôpitaux, la médecine européenne continue de faire des miracles, et selon des sources proches de sources très au courant, le président Bouteflika est définitivement rétabli, sa maladie étant derrière lui, comme un ancien procès de la Cour des comptes. Que reste-t-il à soigner ? Un troisième mandat que visiblement personne ne veut, chacun poussant mollement le Président vers sa 15e année d'exercice, comme le vent dominant pousse le pêcheur toujours plus loin. L'argumentaire est simple, Bouteflika doit avoir son troisième mandat parce qu'il n'y a personne d'autre. C'est bien sûr un faux débat puisque le système étant à ce point créateur de vide et Jivaro-réducteur de têtes qu'aucune figure intéressante n'a réussi à émerger du champ politique, chaque candidat non officiel étant éliminé, discrédité ou contraint à l'exil. Le prochain président, comme les autres, viendra d'en haut. Il est d'ailleurs remarquable qu'aucun président algérien ne vient de la base où comme en Europe ou même dans certains pays d'Afrique, il est très fréquent de voir un président avoir d'abord été maire avant d'accéder à la magistrature suprême, s'étant forgé une expérience dans la gestion politique échelon après échelon. Ni Boumediene, ni Chadli, ni Zeroual, ni même Boudiaf ou Bouteflika n'ont exercé de fonctions communales ou de wilaya et n'ont été élus quelque part. Peut-on voter après aux élections communales comme si de rien n'était, comme si la commune, élément de base de l'édifice institutionnel, avait un quelconque pouvoir, comme si un maire algérien, en dehors de la gestion de l'éclairage public, avait une fonction ? Le prochain président viendra du ciel comme les autres, parachuté sur l'urne par hélicoptère militaire. Unique chance de changement, s'il n'y a plus de pétrole, il sera obligé de venir à pied. Et traverser d'abord le pays.