Car, dans la nouvelle mouture de la scène politique, aucune formation ne dispose d'un nombre de sièges suffisant afin d'asseoir son hégémonie sur les institutions. D'où les incessantes tractations entre les partis en présence. Mais au lieu de se parler entre eux, les 3 partis de l'ex-coalition présidentielle se sont précipités vers les embryons des états major des nouveaux venus. Incontestablement, c'est le FNA et le PT qui auront fait l'objet de toutes les sollicitudes. Parvenu en tête à l'APW, le FLN ne s'attendait pas à ce que son désormais rival, le RND, entame des négociations en dehors de la coalition présidentielle. L'enjeu principal étant l'obtention pour son candidat, l'ex-sénateur Mansour Berrached, le poste tant convoité de président de l'APW. En effet, sur les 9 élus RND, le parti de Ouyahia compte également un ancien président de l'APW, Hézil Habib, et un ex-député, Charef Fouatmia, qui présentent tous deux des profils tout à fait appropriés pour occuper le poste. Ce qui fait un peu désordre dans la maison RND, où l'on peut légitimement craindre pour le scrutin qui doit légalement se dérouler à bulletins secrets, derrière un isoloir, voire sous contrôle d'un huissier de justice. Durant toute la semaine qui vient de s'écouler, il y eut plusieurs chassés croisés entre les principales forces du moment. Alors que le PT semble parfaitement structuré et fortement regroupé autour de sa dynamique députée, le FNA, dont la composante principale participe d'un multipartisme à forte connotation patriotique – la plupart des ses militants et élus ayant appartenu au RND et au FLN tendance Benflis-, dans l'attente d'une directive nationale émanant de Moussa Touati, ce parti serait tenté par une politique de proximité. Il se trouve que parmi ses élus les plus influents, quelques uns auront déjà servi dans des assemblées élues. Dans la même période où le RND était aux affaires. Une ancienne proximité qui leur permet d'avoir une vision très particulière de la situation. Disposant d'un argumentaire des plus éloquents, ces élus pourraient influer sur les orientations nationales, en les adaptant à leur propre vécu. Nul doute que les déceptions et les rancoeurs d'antan seront de la partie pour décider des choix qui seront fait samedi matin, lorsqu'il faudra élire le P/APW. Selon des sources proches du PT, il semblerait que ce parti soit dans les meilleures dispositions vis-à-vis du FLN. Quant au FNA, sa présence en force au niveau de l'APC de Mostaganem et les ambitions de Krachaï Ahmed, son chef de file, devrait converger vers une alliance avec le FLN. La journée de samedi sera décisive pour la mise en branle de toute la stratégie élaborée dans un relatif secret par les différentes officines. Même si le sénateur Med Lazreg se sera épanché (inopportunément ?) dans un quotidien régional sur la nouvelle alliance qui se dessine entre le FLN, le FNA et le PT. Parue mercredi dernier, cette information n'aura pas fait l'objet d'un quelconque démenti. Ce qui n'aura pas manqué de jeter un certain trouble au niveau du RND, où une sourde colère serait en train de prendre forme. Lors de l'installation, mercredi matin, du nouveau maire FLN de Mostaganem, les 3 élus RND affichaient plutôt grise mine. Pas seulement parce qu'ils sont une minorité qui n'aura aucune influence sur la gestion de la commune. La brève allocution du maire, -renvoyant à ce samedi après-midi la première réunion de l'APC durant laquelle devrait se décider l'attribution des vice-présidences-, renseigne sur l'extrême tension qui règne avant l'élection du P/APW. C'est à l'évidence la tournure que prendra cette élection qui fixera les contours définitifs de ce que sera la nouvelle coalition. On saura alors si le RND passe à l'opposition ou s'il rentre dans les rangs en attendant une meilleure météo. L'autre alternative, la moins probable, serait qu'il parvienne à créer la surprise. Ce qui aura des conséquences incalculables sur tous les aspects de la gestion des collectivités locales.