Un nouveau rebondissement dans l'affaire des 78 prisonniers algériens qui croupissent depuis bien longtemps dans les différents établissements pénitentiaires libyens, dont la plupart ont été arrêtés pour trafic de drogue, contrebande et immigration clandestine. Ils ont été condamnés par la justice libyenne à la peine capitale, à la prison à vie et à l'amputation de la main, alors que d'autres attendent toujours leur procès. En l'absence de consensus entre les deux pays pour un éventuel échange de détenus, ces prisonniers demandent, dans un appel lancé par le biais de Gasmi Abdelkader, porte-parole de leurs familles, (El Watan en a reçu une copie), au président de la République et au président de la Commission nationale consultative pour la promotion et de la protection des droits de l'Homme (CCPPDH), Farouk Ksentini, d'intervenir afin de mettre un terme à leur calvaire. Il faut savoir que l'Algérie a refusé de libérer, en mai 2008, les 27 prisonniers libyens condamnés pour des affaires liées au terrorisme. « La seule solution pour nos frères algériens dans ces prisons libyennes réside dans un consensus entre les deux pays pour concrétiser la grâce du guide libyen Maâmar Khadafi », a déclaré Abdelkader Gasmi, sachant que 52 Algériens ont bénéficié d'une grâce par le président libyen en mars 2008, laquelle est restée soumise à la condition d'échange de prisonniers dictée par les autorités libyennes. « Dans les jours à venir, et si d'ici là, il n'y a pas une solution pour nos frères qui meurent en silence dans ces geôles, nous, les familles de prisonniers tiendrons un sit-in devant l'ambassade de Libye et le Palais du gouvernement », ajoute notre interlocuteur. Selon lui, ces Algériens vivent dans des conditions déplorables, subissant la torture, en plus des maladies, telles que l'insuffisance rénale, l'hépatite virale et autres, sans que les directions des prisons, notamment à Jadida et Sermane, où se trouve la majorité de ces détenus, daignent les soigner ou les transférer à l'hôpital malgré maintes requêtes. « Nous voulons que les autorités algériennes nous rendent visite pour voir comment nous mourons ici ; c'est l'enfer sur terre, nous sommes tous atteints de maladies, il y a deux parmi nous qui sont porteurs du virus du sida ; l'administration fait la sourde oreille et refuse toujours de nous soigner ; pourtant c'est un droit pour les prisonniers », a déclaré un détenu par téléphone. Rappelons que 9 Algériens sont morts dans les prisons libyennes à cause de la malnutrition et des maladies ; le dernier décès remonte au mois de Ramadhan, durant lequel Laâtrache Abderahmane est mort d'une hépatite. Plus de 59 prisonniers, âgés entre 24 et 60 ans, répartis dans les deux principales prisons d'Al Djamahiria, sont condamnés, huit à la peine capitale, 27 à la perpétuité, 5 à l'amputation de la main, et le reste à des peines d'emprisonnement allant de 3 et 10 ans.