Le transfert des 52 prisonniers algériens détenus depuis des années en Libye entamé ces derniers jours par les autorités de ce pays est, du point de vue du président de la CNCPPDH, Mustapha Farouk Ksentini, l'impact de la récente visite du chef de l'Etat en Libye. Contacté, Me Ksentini qui s'est réjoui du dénouement de ce dossier, et suppose que des négociations « d'arrière-plan » ont eu lieu entre les deux chefs d'Etat sur la question : « Même si officiellement les entretiens portant sur ce dossier entre les deux parties n'ont pas été rendus publics, je pense qu'ils ont eu lieu dans les coulisses, d'où cette décision prompte du transfert qui a succédé à la visite ». Soulignant les dernières déclarations du ministre libyen des Affaires étrangères sur le sujet, le président de la CNCPPDH estime que le processus de transfert se poursuivra tout au long des semaines à venir. Six prisonniers ont été jusqu'ici transférés. Les 52 prisonniers algériens qui croupissent depuis bien longtemps dans les différents établissements pénitentiaires libyens, ont été arrêtés pour trafic de drogue, contrebande et immigration clandestine. Ils ont été condamnés par la justice libyenne à la peine capitale, à la prison à vie et à l'amputation de la main. En l'absence d'accord en la matière entre les deux pays pour un éventuel échange de détenus, les familles de ces détenus ont à maintes reprises lancé des appels au président de la République et au président de la CNCPPDH afin de mettre un terme à leur calvaire. A signaler que ces prisonniers algériens ont bénéficié d'une grâce par le président libyen en mars 2008, laquelle est restée soumise à la condition d'échange de prisonniers dictée par les autorités libyennes.