Le ministre des Affaires étrangères a révélé qu'il se rendra dans quelques jours à Tripoli pour débattre de la question des détenus algériens en Libye. «La date de la visite du président de la République à Paris n'est pas encore arrêtée mais elle est programmée», a affirmé hier Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères. Prévue pour le mois de juillet, la visite officielle a été reportée à une date ultérieure. Il faut reconnaître que l'Elysée avait du mal à avaler la pilule suite au report de cette visite. Intervenant en marge de la première session des ministres arabes de l'Eau, tenue hier au Palais des nations - Club des pins, Mourad Medelci a ajouté que «ce qui est sûr c'est que cette visite aura lieu avant la fin de l'année en cours». Selon le représentant du gouvernement, les deux parties s'attellent à ficeler les dossiers qui seront discutés lors de cette rencontre. Selon des sources, les question relatives à la libre circulation, à l'immigration, notamment l'accord algéro-français de 1968 seront à l'ordre du jour. Sur sa lancée, Mourad Medelci a également précisé que les discussions sont toujours en cours avec les pays partenaires comme la France. Interpellé sur l'affaire des détenus algériens en Libye, Mourad Medelci a révélé que le sujet sera abordé incessamment au plus haut niveau pour tenter de parvenir à un dénouement. «Il n'y a pas du nouveau pour le moment», a-t-il résumé en préambule avant de renchérir: «Dans quelques jours, je serai en Libye et nous allons débattre de cette question.» Le sommet de l'Union qui se tiendra aujourd'hui à Syrte, en Libye, sera l'occasion pour le gouvernement algérien de saisir les hauts responsables libyens sur cette question qui asphyxie les relations bilatérales. La mort d'un troisième Algérien mercredi dernier en Libye va, semble-t-il, bousculer les choses. Selon M.Gasmi, porte-parole du collectif des familles de détenus algériens, le détenu qui avait quitté la prison de Jadida où il a purgé sa peine de 29 mois pour vol le 8 juin, a été découvert mort le 13 juin dans sa chambre d'hôtel El Ouakala, suite à des complications de l'hépatite C. Depuis 2005, l'affaire des détenus algériens en Libye n'arrive toujours pas à connaître son épilogue. Malgré les promesses répétées de Tripoli, les détenus algériens demeurent emprisonnés. Ils sont, en effet, quelque 57 prisonniers algériens à croupir depuis bien longtemps dans les différents établissements pénitentiaires libyens, dont la plupart ont été arrêtés pour trafic de drogue, contrebande et immigration clandestine. Ces derniers ont été condamnés par la justice libyenne à la peine capitale, à la prison à vie et à l'amputation de la main, alors que d'autres attendent toujours leur procès.