Un événement intitulé « Valencia del Tranvia », référence au tramway de la ville de Valencia, une coïncidence avec la construction du tramway d'Oran, confié justement à une firme espagnole. L'exposition restera 2 mois au musée avant d'être transférée à Manchester. « L'Algérie est le premier pays à accueillir cette exposition et c'est important pour l'Espagne », a précisé Javier Galvan, directeur de Cervantès, lors de la conférence de presse qu'il a animée, samedi, pour présenter le programme culturel (qui concerne également les villes de Aïn Témouchent et de Mostaganem) en présence de l'auteur des œuvres graphiques, Joan Antoni Vicent et de M. Monzo, conservateur à l'Institut valencien d'art moderne, coorganisateur, ainsi que de Ghani Zekri de la salle répertoire d'Oran de la Cinémathèque algérienne. Le photographe s'inspire d'un roman, Tanvia à la Malvarrosa de son frère Manuel, édité il y a près de 25 ans. « C'est une œuvre à la mémoire de Valence des années 50, une ville située à 4 km de la mer et dont la plage était reliée par une voie de tramway qui était d'une importance capitale pour les habitants de l'époque », explique l'artiste. Aujourd'hui, le centre historique est sauvegardé, mais la ville s'est beaucoup agrandie notamment du côté de la mer. « Durant les années 50, une grande partie de l'ancienne cité a subi une importante inondation par le fleuve qui la traverse, ce qui a poussé les autorités à détourner le cours d'eau et récupérer les terrains pour des aménagements urbains (jardins, lieux de loisirs, etc) », indique-t-on également pour mieux situer le thème des œuvres exposées qui ont été réalisées à partir de 2007, mais dont l'auteur a tenu à ce qu'elles retracent les parcours décrits dans le livre. « C'est comme une redécouverte de la ville avec un autre langage, 25 ans après le passage de l'écrivain », a-t-il également signifié. Le deuxième aspect du festival concerne le cinéma avec le programme « Espagnolas en Oran », un concept inspiré du projet « Espagnols en Paris », monté par des intellectuels espagnols installés dans la capitale française et qui œuvrent pour faire la promotion des cinéastes espagnols. Dans un premier temps, en attendant que ce festival évolue, le programme se limitera à la projection (en version originale sous-titrée) tous les jeudis du mois de mai, à la Cinémathèque, de 4 films récents dont le tout dernier, intitulé Returno à Hansala (retour à Hansala) de Chus Gutierrez, traite de l'émigration clandestine, Hansala étant une localité du Maroc. Le phénomène des harraga étant répondu également en Algérie et, particulièrement à Oran, cette œuvre de fiction, qui a été primée dans plusieurs festivals, est potentiellement porteuse d'intérêt pour le public oranais à qui on propose également des thèmes sociaux divers comme dans Fiction de Cesc Gay, dans Amateurs de Gabriel Velasquez ou dans la Soledad de Jaime Rosales. « Plutôt que de programmer les films durant la semaine, nous avons opté pour une projection hebdomadaire les jeudis après-midi afin de donner la chance à un maximum d'amateurs de cinéma de voir ces films » , a indiqué M. Zekri. Côté musique, le choix a été porté sur une troupe de flamenco pour un spectacle intitulé « Gitanos de Granada » par Curro Albaicin, prévu le 17 mai à l'auditorium de l'USTO, une salle dont l'acoustique est heureusement bien étudiée pour ce genre d'événements. Le dernier spectacle sera donné pour Oran au conservatoire le 28 mai par le guitariste Jorge Oroszco, qui interprétera des œuvres du répertoire classique, mais aussi actuel. Celui-ci s'est illustré notamment pour avoir sorti de l'ombre des compositeurs comme le Valencien Estanislao Marco qui, dit-on, avait tourné en Algérie durant les années 30. « Il avait même récupéré des partitions dans les poubelles pour les sauver de la disparition », a-t-on également révélé au sujet de cet artiste qui se produira également dans les deux autres villes concernées par ce festival.