C'est le cas du moudjahid Chérif Ould El Hocine qui a creusé au fin fond de sa mémoire, pour mettre noir sur blanc les héroïques batailles du commando Si Zoubir de la katiba El Hamdania de l'historique Wilaya IV, dans son livre intitulé Au Cœur du combat. Au-delà du récit poignant de l'auteur qui revient avec force détails sur les revers de l'armée coloniale dans cette région du pays, il est du devoir de chacun, à l'aube de la célébration d'un autre événement historique, à savoir le 11 Décembre 1961, où des Algériens, sortis dans la capitale française pour clamer l'indépendance de l'Algérie, furent sauvagement assassinés ou jetés vivants dans la Seine, de rendre un vibrant hommage à tous ceux, vivants ou morts, sacrifiés pour une juste cause. Chérif Ould El Hocine en fait partie. Ce natif de Hadjout (ex-Marengo), a très tôt rejoint le maquis et fut enrôlé, en 1957, dan les rangs du commando Si Zoubir (zone II) après l'attentat perpétré par ses soins dans la ville qui l'a vu naître. Son ascension au sein de cette organisation ne se mesure alors qu'au nombre de ses actes héroïques qui donnaient le tournis aux occupants. Très vite, il est promu à la katiba El Hamdania dans la même zone où de cuisantes défaites ont été administrées à l'armée française, malgré les énormes moyens dont cette dernière disposait. Il est alors considéré comme l'un des moudjahidine les plus dangereux et qu'il fallait, coûte que coûte, éliminer ou capturer. La katiba en question se distingua par plusieurs actes d'héroïsme et de bravoure qui déconcertèrent l'ennemi au point où ce dernier, à défaut de pouvoir la neutraliser, commit d'horribles exactions sur les civils, accusés à tort de lui prêter main forte en la renseignant sur les mouvements des troupes à cette époque. Promu au poste de membre du conseil sectoriel de Cherchell en tant que commissaire politique, l'officier Mohamed Chérif Ould El Hocine, et malgré un passage éclair en tant que responsable des renseignements et liaisons, ne tarda pas à être nommé chef de secteur politico-militaire dans l'Ouarsenis (zone III), puis membre du conseil régional de Theniet El Had. Ces nominations successives ne l'empêcheront jamais de défier, les armes à la main, l'armée française qui finira par le blesser, en 1958, au Douar Siouf. Il fut évacué au Maroc pour être soigné. Il est par la suite rentré en Algérie où il ne cesse de relater et de conter le courage de ses compagnons d'armes qui sont tombés au champ d'honneur et qui ont payé de leur vie pour que l'Algérie recouvre son indépendance spoliée plus de 132 ans. Si aujourd'hui la France refuse la repentance et dénie les atrocités commises par son armée coloniale, il est, en revanche, de notre devoir de reconnaître, d'un côté, le mérite de ceux qui nous permettent de vivre maintenant dans la dignité, mais surtout de se prosterner devant les mémoires de ceux qui avaient quitté leurs familles et délaissé leurs biens pour faire face à l'une des plus grandes puissances de l'époque avec, en tout et pour tout, un fusil de chasse en main. La détermination a eu en fin de compte le dessus sur le lourd armement, malgré le nombre incalculable de victimes.