Mémoire n Emouvants étaient, jeudi dernier, les moments de remémoration de dates, lieux et événements racontés par ce natif de Hadjout (ex-Marengo), le moudjahid officier de l'ALN, Mohamed Cherif Ould El-Hocine. Invité à la bibliothèque de la ville de Hadjout par l'association culturelle Souleymania et la commune de Hadjout à l'occasion du 54e anniversaire du déclenchement de la révolution algérienne, M. Ould El-Hocine a résumé son combat contre le colon français à partir des maquis de la wilaya IV dans les années 1950 aux côtés de 35 combattants dont des adolescents âgés de 16 et 17 ans qui tiraient sur des avions, tendaient des embuscades et se lançaient à corps perdu dans des accrochages. Ces moments inoubliables de courage et de dépassement de soi ont été racontés par M. Ould El-Hocine dans un livre récemment publié et intitulé Au cœur du combat paru en langue française et traduit en arabe. «Il a creusé tout au fond de sa mémoire et de son petit carnet de route pour écrire noir sur blanc les héroïques batailles du commando Si-Zoubir de la katiba El-Hamdania de l'historique wilaya IV», nous dit Khaled Rahmoune président de l'association Souleymania. La ville natale de ce héros de la révolution algérienne a tenu à lui rendre hommage. Lui, qui a rejoint le maquis en 1957 dans les rangs du commando Si-Zoubir dans la zone II après un attentat perpétré par ses soins à Marengo comme il préfère l'appeler. Il fut considéré comme l'un de moudjahidine les plus dangereux par les Français et qu'il fallait éliminer. Promu au poste de membre du conseil sectoriel de Cherchell au poste de commissaire politique puis responsable des renseignements et liaisons, l'officier Ould El-Hocine fut nommé chef de secteur politique-militaire dans l'Ouarsenis (Zone II) puis membre du conseil régional du Theniet El-Had. Il fut blessé par l'armée française au douar Siouf et évacué au Maroc pour y être soigné. «Nous les moudjahidine, nous avons combattu pour la liberté et la dignité de notre pays. Il faut que les jeunes générations puissent comprendre cela et préserver le pays», nous dit l'officier Ould El-Hocine et d'ajouter : «Et Dieu était avec nous.» Enfin il n'a pas omis de rappeler la bravoure du peuple algérien qui, bien qu'opprimé, avait supporté les douleurs et les violences pour que les moudjahidine puissent combattre les colons. Nous, nous frappions puis nous fuyions et c'est le peuple qui payait. La France, pour répondre à nos actes, prenait des civils comme boucliers», a-t-il dit. Natif de Hadjout mais originaire de Aïn El-Hammam (Tizi Ouzou) Ould El-Hocine, ex-haut cadre de l'Etat après l'indépendance est, aujourd'hui, retraité.