Le 3 mai, journée mondiale de la liberté d'expression, a fait irruption, hier, pour se rappeler au bon souvenir d'une corporation entourée, l'espace d'une collation bon enfant, d'une surdose d'égards et de sollicitations empressées. Les discours mielleux et les panégyriques éloquents, vantant les mérites et le rôle primordial de la presse, ont plu de toutes parts. Comme à l'accoutumée, les journalistes et correspondants de la presse accréditée ont été, de surcroît, portés sur les fonts baptismaux par une administration pleine de reconnaissance et de gratitude vis-à-vis de ces derniers. Il est fort à parier, cependant, qu'au lendemain du 3 mai, la famille de la presse écrite sera livrée à elle-même et sera face au spectre de la rétention et des cachotteries que des secteurs névralgiques à Mila (pas tous heureusement) continuent à lui dresser en écueil, tant que cette dernière n'a pu dépasser ses clivages et ranger au placard ses sempiternelles dissensions. A défaut de se liguer dans une association puissante et représentative, qui fera office d'interlocuteur incontournable prenant en charge les doléances de la corporation, à l'instar de la majorité des wilayas, les représentants de la presse à Mila agiront, pour un bon bout de temps encore, en solo et ce sera à n'en point douter du chacun pour soi. Une posture insidieuse qui fait les choux gras d'un exécutif, lequel doit se frotter les mains et qui ne demande pas mieux pour disloquer davantage les organes de presse. Ainsi va l'information à Mila !