Les Palestiniens se préparent à d'importantes échéances, la plus importante étant en principe la rencontre, le 28 mai à Washington, du président Mahmoud Abbas avec le Premier ministre israélien, en présence du président américain Barack Obama. Une rencontre, diront les spécialistes, qui bénéficie d'un préjugé favorable puisqu'elle intervient à la suite d'un engagement du président américain au soir-même de son investiture et cela d'autant qu'il est passé aux actes au début même de son mandat. Lui et son équipe ont aussi dévoilé ce qui tient lieu d'approche, en insistant sur la création d'un Etat palestinien, ce qu'on appelle justement la solution de deux Etats malgré le refus de la nouvelle administration israélienne, fermement opposée à cette éventualité. A l'approche de ce rendez-vous, Mahmoud Abbas a affirmé qu'il rappellera à Barack Obama que les conditions pour une reprise des négociations de paix avec Israël sont l'approbation par l'Etat hébreu d'une solution à deux Etats et l'arrêt de la colonisation. « Nos conditions et nos demandes sont basées sur la solution à deux Etats ainsi que l'arrêt par Israël des colonies de peuplement et des démolitions de maisons », a-t-il indiqué. « Ce sont nos demandes et les demandes des Américains eux-mêmes pour une reprise des discussions », a-t-il souligné. Benjamin Netanyahu a jusqu'ici refusé de soutenir publiquement la création d'un Etat palestinien souverain, comme stipulé dans la `Feuille de route, un plan de paix international. L'idée de deux Etats vivant côte à côte est soutenue par Washington, qui a également critiqué la poursuite de la colonisation juive à El Qods- est. Quelque 190 000 Israéliens vivent dans une douzaine de quartiers de colonisation dans le secteur oriental de la ville où vivent 270 000 Palestiniens, et ce n'est pas fini avec de nouveaux projets d'extension de la colonisation juive. L'autre attente des Palestiniens concerne ce fameux dialogue entre le Fatah et le Hamas, sans que l'on sache véritablement si cela débouchera, comme attendu, sur la réconciliation tant attendue, et cela apparaît encore bien improbable. Ce qu'il y a lieu toutefois de retenir, c'est que le dirigeant du Hamas Khaled Mechaâl, né en 1956 et vivant en exil à Damas, a été reconduit à la tête du bureau politique du mouvement islamiste palestinien. « A l'issue d'élections internes de sa direction, le Hamas a reconduit Khaled Mechaâl à la tête du bureau politique du mouvement », indique un communiqué à la teneur jamais connue auparavant en ce sens que le Hamas met fin à une certaine forme de clandestinité. Il ajoute que MM. Mahmoud Zahar et Khalil Al Hayya, deux dirigeants islamistes de Ghaza, ont été désignés comme nouveaux membres de cette instance dirigeante. Les noms des autres membres du bureau politique du Hamas, originaires de la Cisjordanie contrôlée par le mouvement rival du Fatah, ne seront pas révélés, selon le communiqué. Le Hamas contrôle la bande de Ghaza depuis juin 2007 après avoir chassé de ce territoire les services de sécurité fidèles au président Mahmoud Abbas, qui contrôle la Cisjordanie. Ce coup de force est survenu après 18 mois de coexistence houleuse au sein de l'Autorité palestinienne entre le Fatah de M. Abbas et le Hamas, parti majoritaire au Parlement palestinien. A présent pour les deux formations et à supposer que leur volonté est bien réelle, il s'agit de régler les différends qui les opposent, car l'enjeu est énorme.