La préparation de la saison estivale 2009 accuse un déficit certain. L'expérience de l'été précédent risque de se répéter, au grand dam des vacanciers et des habitants de la ville du Jujube ayant amèrement constaté l'ouverture impromptue de chantiers qui bloquent l'accès à la corniche, rendant la circulation stressante. Le cadre de vie, qui a connu une légère amélioration à la faveur de la visite du président de la République dans le cadre de sa campagne électorale, n'offre pas encore les conditions requises pour la réussite d'une bonne saison estivale. L'état des routes urbaines laisse à désirer et découragerait plus d'un touriste véhiculé. A cela, il faut ajouter un trafic routier devenu un véritable casse-tête avec l'augmentation sensible du parc roulant. L'ancienne Annaba et ses nouvelles cités périphériques baignent dans l'insalubrité, laquelle est à l'origine de la prolifération des moustiques et autres animaux errants. Les eaux stagnantes dans certaines ruelles sont toujours présentes et risquent de perdurer, sans parler de l'état de délabrement des trottoirs et des nids de poules et crevasses visibles dans les quatre coins du réseau routier intra-muros. Choisie comme pôle d'excellence touristique pour la région Est du pays, Annaba serait-elle victime de l'incompréhension et de l'incompétence des uns et des autres, voire des luttes d'intérêt, pour qu'elle se transforme en une ville sans âme ? Au point même de perdre ses amoureux, qui venaient de temps à autre s'y revigorer. Pourtant, elle possède tous les atouts pour restituer son appellation de Coquette. Elle dispose d'une infrastructure de base très étoffée, de 25 hôtels non classés de 1 338 lits, de 15 autres classés de près de 2 000 lits, 8 restaurants touristiques avec 494 repas/jour et 18 agences de voyage. Ces équipements d'accueil sont implantés, dans leur grande majorité, dans un cadre agréable, propre au tourisme balnéaire, climatique et d'affaires. Ils offrent repos et détente aux vacanciers des quatre saisons de l'année. Disposant de trois zones d'expansion touristique (corniche de Annaba, Oued Bagrat de Seraïdi, baie ouest de Chétaïbi) totalisant une superficie de 2 059 ha, ainsi que 37 ha potentiellement exploitables localisés à Sidi Salem (El Bouni), Annaba a aujourd'hui besoin d'une vision futuriste qui rompe avec celle de l'après-coup, à l'origine du blocage de sa promotion au rang de cité en mesure de rivaliser avec les villes méditerranéennes. Son patrimoine culturel, riche et diversifié, avec près de 2 000 artisans activant essentiellement dans l'habillement traditionnel, la bijouterie, la poterie, la peinture sur soie et la transformation du bois, en plus de ruines romaines et autres sites historiques et naturels, représente également un autre atout important pour qu'elle occupe enfin la place qu'elle mérite.