«C'était plus que je ne pouvais supporter. Mon fils a attrapé la chatte qui s'est installée dans notre palier puis la mise dans la malle de sa voiture pour s'en débarrasser. Mais elle a regagné ses pénates», raconte Zohra ahurie, résidante de ladite cité, qui assure vivre dans la hantise d'être agressée par cet animal qui s'est installé dans son bâtiment depuis plus de cinq ans. «Cette situation n'indispose pas outre mesure les autorités qui ont visiblement d'autres chats à fouetter», s'indigne-t-elle, affirmant que les habitants participent à cette situation «décalée» en donnant à manger aux chats ou plus grave, en laissant leurs enfants jouer avec eux. «La dernière fois, j'ai failli glisser sur un os», relève-t-elle. A en croire Mme Saïdi Bendjaballah, vétérinaire et chef de service de la fourrière d'El Harrach de l'établissement d'hygiène public (Hurbal), le nombre de chats capturés est en diminution par rapport à celui enregistré ces dernières années. «La raison est, selon elle, due au travail intense des 13 équipes mises sur pied. 16 000 chats ont été ramassés en 2007, alors que plus de 18 000 l'ont été en 2006.» Elle mettra, néanmoins, un bémol sur ces chiffres qui touchent essentiellement les chats ramassés sur la voie publique, mais qui «restent importants dans un milieu supposé urbain». «Des sociétés nationales ou privées font appel à nos services pour ramasser les chats qui rôdent surtout dans les cantines. Les chats capturés ne sont pas alors décomptés», insiste la responsable de la seule fourrière opérationnelle d'Algérie. Aussi le travail des agents de l'Epic de la wilaya n'est guère une sinécure : «Des opérations sont menées régulièrement pour la capture des animaux errants. Les citoyens s'y opposent souvent. La preuve est qu'un de nos agents a été agressé par un citoyen à Diar El Kef, qui l'a empêché de mettre en cage deux chiens, prétendant qu'ils étaient les siens», insiste Mme Bendjaballah. Des plaintes sont déposées en ce sens, «mais qui sont sans aucune conséquence, puisque les mêmes scènes violentes se répètent. On est souvent dans l'obligation de se faire accompagner par des policiers». Les méthodes utilisées comme les filets pour la capture de ces animaux ne sont pas concluantes. La responsable de la fourrière assure qu'il n'est pas possible de garder longtemps en captivité les chats, au contraire des chiens. «Les félins enfermés boudent la nourriture et sont euthanasiés dans les 72 heures», indique-t-elle, en expliquant que les chats ne souffrent pas de ce traitement. «J'y tiens beaucoup, car je suis moi-même vétérinaire de formation et j'aime beaucoup les animaux», tient-elle à assurer. Un seul cas de rage dû à un chat a été enregistré en 2007. «Ce cas a été enregistré à Réghaïa. Il s'agissait, précise-t-elle, d'un chat d'appartement.» Chez nous, les adoptions sont inexistantes. «Rares sont les gens qui viennent dans notre fourrière d'El Harrach pour récupérer ou adopter un chat. Seule une dizaine d'adoptions de chiens ont été signalées.» atteste la vétérinaire. En cas de plainte de citoyens, les équipes sont, par ailleurs, alertées, et c'est l'Apc qui approuve le déplacement. «Pour la commune de Gué de Constantine, nos équipes se déplacent le mercredi», déclare la directrice, en assurant que les plaintes peuvent être enregistrées au niveau des bureaux d'hygiène communaux (BCH), ou alors «les plaignants peuvent s'adresser directement à l'établissement au numéro 021 51 49 37», affirme-t-elle.