La commune d'Aït Aïssa Mimoun (Ouaguenoun) connaît une situation de crise depuis les élections locales de novembre 2007. En effet, l'assemblée populaire communale demeure bloquée à ce jour, avec toutes les répercussions sur le fonctionnement et leur impact négatif sur la prise en charge des préoccupations de la population. Deux tiers des élus, soit 6 sur 9, refusent toujours de travailler avec le P/APC actuel. Les citoyens d'Aït Aïssa Mimoun ont exprimé leur ras-le-bol de cette situation qui les pénalise. De ce fait, les comités des villages Ikhelouiène, Ighil Bouchène, Tahanouts, Akaouedj, Imkechrène, Ifouzar, Ath Brahem, Agharmiou, Tala Gahia, etc. se sont rapprochés de la daïra de Ouaguenoun afin de demander l'intervention des pouvoirs publics pour mettre fin au blocage de leur APC. Ces dernières semaines, ces comités organisés en coordination se réunissent tous les vendredi pour conjuguer leurs efforts dans l'espoir de parvenir à débloquer leur commune. Des réunions ont eu lieu à Agharmiou, Imkechrène et à Akaouedj pour débattre d'autres initiatives à prendre pour faire sortir leur localité du marasme. « L'administration doit s'inquiéter du sort de la population d'Aït Aïssa Mimoun face à cette situation d'inertie qui ne profite à personne », nous dira un élu local. Les 6 élus opposants au P/APC (3 RCD, 2 FLN et 1 RND) ont, selon notre interlocuteur, saisi l'administration (daïra, wilaya) au sujet de ce blocage et comptent saisir de nouveau le premier magistrat de la wilaya dans les prochains jours. Aussi, ces mêmes élus ont signé récemment un engagement de « travailler avec un nouveau président d'APC s'il venait à être nommé », ajoute notre source. À l'état actuel, au niveau de cette APC bloquée, les budgets primitifs des années 2008 et 2009 ainsi que le budget supplémentaire de l'exercice 2008 ne sont pas encore votés. En outre, les comptes administratifs 2007 et 2008 ne sont pas adoptés et les projets rentrant dans le cadre des PCD 2009 ne sont pas budgétisés. De ce fait, le fonctionnement des services de l'APC est quasiment à l'arrêt, d'où la non-subvention des associations, absence d'aides sociales (couffin de Ramadhan…), non-approvisionnement du parc communal, non-acquisition d'équipement…, apprend-on du même élu. Faute de budgétisation des projets, la commune d'Aït Aïssa Mimoun sombre dans le sous-développement au grand dam de la population qui en souffre quotidiennement. Issue des dernières élections locales, cette APC est composée de 3 sièges pour le FFS et de même pour le RCD, 2 pour le FLN et 1 siège pour le RND, avec une majorité relative pour le parti d'Aït Ahmed. Le FFS a scellé une alliance avec le FLN consacrant ainsi un élu d'obédience FFS à la tête de la commune. Les élus du FLN se sont retirés de l'alliance et le 20 août 2008, les élus du RCD, FLN et du RND ont approuvé une motion de défiance contre l'actuel P/APC. Ces opposants au maire demandent le départ du P/APC à qui ils reprochent ce qu'ils qualifient de « gestion en solo » de l'assemblée.