“Vous n'êtes plus le président de l'APC depuis le 20 août dernier, à présent vous n'êtes qu'un élu parmi les autres.” C'est en ces termes qu'un élu de l'opposition s'adressait, dimanche dernier, au P/APC de Aït Aïssa Mimoun, daïra de Ouaguenoun (Tizi Ouzou). La déclaration a été faite lors de la réunion de l'assemblée convoquée pour traiter de deux points inscrits à l'ordre du jour : adoption de postes budgétaires ouverts l'année 2008 et budgétisation des projets inscrits au titre du même exercice. Le même élu qui parlait au nom du “groupe des six”, qui anime l'opposition contre le P/APC d'obédience FFS, fait référence au retrait de confiance voté l'été dernier. “Votre retrait de confiance est rejeté par l'administration”, réplique le président de l'APC, qui se voit défier sur le champ par ses détracteurs : “Chiche ! Donnez-nous la notification de ce rejet.” Motus et bouche cousue. C'est sur ces entrefaites que les cinq élus de l'opposition, un élu du FLN étant absent, ont quitté la salle de délibérations de l'APC. Les élus de l'opposition (3 RCD, 2 FLN et 1 RND) avaient, pour rappel, approuvé une motion de censure contre le P/APC depuis fin août 2008. Les signataires disent avoir respecté la procédure en la matière en envoyant une copie au wali de Tizi Ouzou pour suite à donner. Depuis, aucune réponse n'a été donnée aux concernés. La réponse de l'administration prend les allures de l'Arlésienne. Or, le code communal est clair là-dessus. Une délibération “prend” quinze jours pour se voir adoptée ou à défaut rejetée par l'administration. Sinon, passé ce délai, la délibération est exécutoire de plein droit, selon une disposition de la loi sur la commune. Entre temps, l'APC est restée bloquée, son activité réduite au strict minimum. Elle avance à reculons. La réunion de ce dimanche a été provoquée dans l'espoir d'amorcer un début de solution à la situation de crise qui prévaut à Aït Aïssa Mimoun depuis les dernières élections locales de novembre 2007. Les projets soumis à budgétisation ont été déjà affectés sans la consultation de l'assemblée, dénoncent les élus opposants au P/APC. Il s'agit d'une dizaine de projets lancés dans le cadre des PCD (Plans communaux de développement) pour certains et du FCCL (Fonds commun des collectivités locales) pour d'autres. Les six élus comptent saisir très prochainement le premier magistrat de la wilaya au sujet de ce blocage qui pénalise au premier chef la population qui, à part avoir choisi ses élus, n'est pour rien dans l'affaire. Alors pourquoi le pourrissement ? Pendant que les autres communes de la wilaya avancent cahin-caha sur le chemin du développement local, la commune de Aït Aïssa Mimoun, dont l'APC est la seule à demeurée bloquée à ce jour, a pris le sens inverse ; elle végète dans le sous-développement, une commune située à deux pas de la ville de Tizi Ouzou mais à des années lumière de la ville. Yahia Arkat