Les deuxièmes journées dentaires internationales de formation continue, organisées les 5 et 6 mai 2009 au palais de la culture Malek Haddad, ont fait le plein de spécialistes et d'étudiants accourus des quatre coins du pays. Elles ont été articulées autour de vingt conférences, dont neuf animées par des étrangers issus des facultés de médecine de Genève, Beyrouth, Paris, Clermont Ferrand et Strasbourg (cette dernière étant depuis fort longtemps un partenaire privilégié de son homologue de Constantine), avec 39 communications orales assurées par des nationaux qui ont surfé sur un menu composé de sept thèmes. Portant sur la thématique « Pour une approche globale du patient », ces journées, qualifiées d'évènement scientifique majeur, « rappelleront à chacun de nous, dira la présidente du comité d'organisation, Pr. Nadia Ghodbane, que la santé bucco-dentaire est reconnue de nos jours comme un véritable problème de santé publique classé par l'organisation mondiale de la santé comme le 4e fléau mondial, après les maladies cardiovasculaires, le VHS/sida et le paludisme », qui ajoute que « ces journées devront témoigner des avancées d'une chirurgie dentaire n'ayant plus aucun rapport avec les pratiques artisanales, tout en devenant chaque jour un peu plus une science biomédicale précise qu'il reste à transmettre dans les meilleures conditions aux étudiants, mais aussi aux praticiens dans le cadre de la politique de formation continue adoptée à tous les niveaux ». De son côté, Pr. Youssef Haikel, doyen de la faculté de chirurgie dentaire de Strasbourg, préviendra l'assistance sur « certaines croyances construites comme des certitudes, alors qu'un développement durable de la pratique dentaire s'inscrit dans une démarche scientifique reposant sur la recherche de preuves ». Partant de ce constat sans concession, faisant référence au principe sacro-saint de la remise en question permanente, le conférencier fera part d'un certain nombre d'interrogations qu'il est, de son point de vue, essentiel de se poser. A retenir, à l'intention des profanes que nous sommes, les plus basiques d'entres elles : « Le brossage de la langue est-il efficace dans le traitement de certaines affections ? Les moyens techniques modernes sont-ils plus efficaces dans le diagnostic des caries, et ce par rapport à l'examen clinique et radiologique ? La prescription d'antibiotiques doit-elle être systématique en présence d'un abcès ? Y a-t-il un antibiotique plus indiqué qu'un autre ? Faut-il enlever une carie dans sa totalité ? » Sur ces questions, et sur toutes les autres, suscitées par son intervention, le doyen de la faculté de Strasbourg apportera les éclaircissements nécessaires, avant de s'engager dans un débat passionnant, témoignant du vif intérêt accordé à sa conférence.