Les passagers débarquant à l'aéroport Mohamed Boudiaf de Constantine remarqueront que quelque chose se passe dès qu'ils entament les formalités douanières. Sur place, plusieurs personnes en blouses blanches scrutent tout ce beau monde à la recherche de signes suspects inhérents à la grippe porcine, dénommée depuis trois jour par l'organisation mondiale de la santé, OMS, grippe A H1N1. L'équipe sanitaire rattachée à l'aéroport étant insuffisante pour mettre en place une prévention idoine, la direction de la santé a décidé d'affecter deux autres équipes en renfort, une première composée d'épidémiologistes et la seconde d'agents sanitaires de différentes spécialités. Sur place, le docteur Cherifi Karima nous expliquera toutes les mesures qui ont été prises : « Il a fallu décider très vite d'installer une sorte de cellule de crise car un cas suspect pouvait se présenter à tout moment. Nous ne pouvons pas bien sûr ausculter tous les passagers en provenance de l'étranger, mais nous restons à l'affût des moindres signes cliniques pour prendre en charge tout cas suspect. Nous sommes aussi en contact très étroit avec la police des frontières qui nous désignera tout passager ayant séjourné ou transité par un pays où la grippe A a été déclarée, comme le Mexique ou l'Italie, par exemple. » Mais vu que des centaines de passagers de tout l'Est transitent par l'aéroport de Constantine, c'est surtout la crainte de voir un porteur de virus s'évaporer dans la nature. Il faut savoir qu'un espace d'isolement a été prévu au sein de l'enceinte aéroportuaire, où les premiers soins seront prodigués en cas de confirmation de contamination. Après cela, le malade sera orienté vers le CHU de Constantine dans un service infectieux où il sera traité durant une période n'excédant pas 5 jours pour les cas où l'infection est encore à un stade primaire, « le traitement d'une grippe normale », tiendra-t-on à nous préciser.