«Au lieu de protéger les biens de l'entreprise et d'essayer de la redresser, le séquestre s'est autoproclamé administrateur judiciaire avec comme mission de liquider et de brader les actifs de la société», dénonce le patron de Tonic, qui affirme avoir déposé plainte contre le séquestre en question pour délit d'initié dans l'opération de vente du matériel roulant du groupe Tonic Emballage. Rachid Bouraoui a ramené un candidat pour acheter le parc roulant de Tonic qui était effectivement à vendre. Seulement, l'acheteur en question, le directeur de Sarens Algérie, était dans le secret des sociétés Tonic avec une connaissance plus précise et plus fine que certains responsables de ces dernières. Cette connaissance intime des aspects confidentiels des sociétés de Tonic nous a amenés à nous renseigner sur l'acheteur. L'investigation nous a permis de découvrir que le directeur de Sarens était associé au séquestre judiciaire Bouraoui Rachid dans la société par actions d'exploitation de véhicules de transport, Verdi, enregistrée le 7 novembre 2001», révèle le conférencier, document juridique à l'appui. Abdelghani Djerrar affirme avoir demandé au ministre de la Justice d'ouvrir une information judiciaire sur le séquestre.Il ajoutera par ailleurs qu'une requête a été déposée auprès des doyens des juges d'instruction au niveau du tribunal de Sidi M'hamed. L'autre point soulevé par le conférencier hier est l'assurance des sociétés Tonic. «Le séquestre judiciaire vient de changer trop tardivement d'assureur en optant pour la CAAT, alors qu'on avait signé un contrat de 3 ans avec la CAAR, ce qui place nos sociétés en situation de rupture abusive de contrat», indique-t-il en précisant que la CAAT ne connaît pas les dangers industriels du complexe. Aussi, révélera-t-il, «en 2007, les sociétés Tonic étaient assurées auprès de la CAAR et le tarif qui leur a été appliqué est de moitié par rapport à celui de l'offre 2008». Revenant sur la situation globale des sociétés Tonic, il dira qu'en dépit de tous les problèmes, Tonic Emballage est condamné à réussir. «Nous avons une crise de trésorerie, mais de l'autre côté, nous avons un marché très porteur et nos actifs estimés à près de 115 milliards de dinars couvrent largement les créances de la banque qui sont de l'ordre de 75 milliards de dinars», rassure-t-il.Le redressement des sociétés, recommande-t-il, commence par «la désignation d'hommes intègres et honnêtes qui préservent l'outil de production». Pour Abdelghani Djerrar, il n'y a aucun doute que Tonic Emballage fait l'objet d'une cabale visant à le faire disparaître du marché. La volonté de casser l'entreprise est manifeste, selon lui, tout en évitant de désigner une quelconque partie.