«Rachid Bouraoui, séquestre judiciaire, veut ruiner Tonic», a déclaré M.Djerrar actionnaire majoritaire de la société en question. «Y a-t-il un bon pilote dans l'avion?» C'est la question que l'on s'est posée, au terme de la conférence de presse tenue à Alger par le président-directeur général de Tonic Emballage. Abdelghani Djerrar n'y ait pas allé avec le dos de la cuillère. Il a fait des révélations pour le moins surprenantes, étonnantes mais surtout fracassantes. Au coeur du problème? La manière dont sont gérées les 11 entreprises Tonic par le séquestre judiciaire désigné par le magistrat instructeur. Les décisions prises par M.Rachid Bouraoui sont qualifiées tout simplement d'irréfléchies, voire irresponsables par le président directeur général de Tonic Emballage. Surtout en ce qui concerne les assurances des entreprises Tonic et de leurs 21 unités. «Tonic est sans couverture d'assurances depuis le 31/12/200, date de la rupture de contrat avec la compagnie d'assurances Caar», nous a révélé M.Abdelghani Djerrar. Que s'est-il donc passé pour en arriver là? Le nouveau séquestre judiciaire qui a succédé à M.Daoudi a établi un nouveau contrat avec la Caat. Une note de couverture provisoire qui n'est d'ailleurs jamais parvenue aux bureaux de Tonic, selon M.Djerrar. Une requête a été adressée au tribunal de Sidi M'Hamed. «Je ne me sens pas protégé! Tonic n'est pas assuré», martèle M.Abdelghani Djerrar. Il y a du feu dans ses yeux. Un vent d'indignation le traverse. Il y a de la révolte en lui. «La justice est armée de bonnes intentions pour la bonne marche de l'entreprise. Certains font tout pour l'en empêcher», lâche l'actionnaire majoritaire du groupe Tonic Une correspondance a été adressée au doyen des juges d'instruction le 6 janvier 2008 par M.Rachid Bouraoui. L'objet intitulé était «Rapport n°3 relatif à l'affaire de l'annulation de la note de couverture d'assurances Caar des sociétés Tonic». Le séquestre judiciaire y affirmait dans celle-ci que «des consultations ont été lancées auprès de compagnies d'assurances à l'effet d'obtenir des offres concurrentielles». Qu'en pense M.Djerrar? «M.Bouraoui s'est révélé un fieffé menteur en revêtant son récit d'un aspect outrageusement mensonger», écrit le 12 janvier 2008 Abdelghani Djerrar au doyen des juges d'instruction. «M.Rachid Bouraoui a débité un tissu de mensonges avec une impudence effrontée. Aucune consultation n'a été lancée sous son mandat», poursuit-il. Aucune autre société d'assurance que la Caat n'a été consultée. Le séquestre judiciaire semble y avoir jeté son dévolu. «Etant donné l'importance des sociétés Tonic, aucune société d'assurances ne peut assumer toute seule le risque de leur couverture». Pourquoi le séquestre judiciaire s'y est-il pris de la sorte? Qu'en pense M.Djerrar. «Si M.Bouraoui avait été animé d'intentions honnêtes, il aurait avant toute chose consulté le dossier d'assurance des sociétés Tonic», constate sans détour le P-DG de Tonic Emballage. Un autre dossier jette encore le trouble dans la gestion actuelle du groupe Tonic. C'est celui de la gestion du matériel roulant. Il est la convoitise de la société Arens. Filiale de droit algérien de Sarens Group, leader mondial dans le transport exceptionnel et la manutention de colis lourds, ainsi qu'à la résolution de tous problèmes liés à l'utilisation des grues. Dans une correspondance adressée au séquestre judiciaire de Tonic, M.Hamid Batata, manager de Sarens Algérie, s'est montré très intéressé par la reprise du patrimoine roulant de Tonic «voire son acquisition, dès lors que toutes les contraintes auront été levées», ajoute la correspondance. Mais voilà, et c'est là où tout cela commence à sentir mauvais. M.Djerrar mène son enquête. Découverte. Le directeur d'Arens, M.Batata, est associé au séquestre judiciaire, M. Bouraoui, dans une société d'exploitation de véhicules de transport «Verdi» enregistrée le 7/11/2001. Pour M.Djerrar, le lien est vite établi. La relation intime entre ces deux personnes est évidente. Les intérêts qui les lient aussi, selon toute vraisemblance. Ce qui n'aurait malgré tout pas eu de fâcheuses conséquences, nous confie M.Abdelghani Djerrar. Il se trouve malheureusement que le séquestre judiciaire chargé de la vente des actifs du groupe Tonic est aussi l'associé du manager de la société Arens. A la lisière du délit d'initié, l'affaire Tonic est dans la boue jusqu'au cou.