Dans ce cas, elles sont obligées de débourser des sommes faramineuses pour acheter la denrée «précieuse», parfois non contrôlée, provoquant même des intoxications et des maladies à transmission hydrique. «Il y a quelques mois, mes filles étaient hospitalisées après avoir consommé de l'eau achetée auprès d'un vendeur en citerne», nous dira un père de famille, nous informant qu'il n'a pas vu l'eau couler des robinets de son foyer depuis plus de dix ans. Les familles rencontrées n'ont pas cessé de démontrer leur déception lorsqu'ils voient les voisins d'en face laver leurs véhicules ou leurs commerces à longueur de journée. Ils n'ont pas aussi voulu tolérer le passage non loin de chez eux des grandes conduites alimentant la ville des Roses et appartenant à l'Algérienne des eaux alors que c'est carrément la pénurie «perpétuelle» chez elles. «Si notre réseau est défaillant, les autorités locales n'ont qu'à nous brancher avec un autre réseau», insistent nos interlocuteurs qui reconnaissent avoir perdu une aubaine lorsqu'ils n'ont pas pu entrer en contact avec M. Sellal, ministre des Ressources en eau qui était, il y a quelques jours, l'invité d'une émission en direct sur l'Entv. Et comme un malheur ne vient jamais seul, le lotissement en question manque de facteur, d'éclairage public, d'un réseau d'assainissement digne de ce nom et le bitumage de ses rues n'est qu'un rêve pour ses habitants. Même l'électricité y est très faible rendant parfois le fonctionnement de certains appareils électroménagers quasi-impossible. «Durant l'été, prendre une douche est synonyme de luxe, et le climatiseur n'arrive jamais à fonctionner puisque le voltage est très limité», ajoute locataire. Pour leur part, les responsables de l'Apc de Beni Tamou infirment cette flagrante pénurie d'eau potable dans les robinets des familles en question. D'après M. Zeddam, nouveau président de cette assemblée, ainsi que Djafri Abdelkader, conducteur de travaux dans la même institution, «la commune de Beni Tamou est connue pour ses eaux souterraines et ses nombreux forages. Dans ce sens, cette denrée y est omniprésente et sa distribution régulière concerne tous les foyers». Et d'ajouter : «Le territoire de notre commune détient huit forages et les quantités qui y sont puisées suffisent largement à répondre au besoin des citoyens. Toutefois, et s'il y a problème, cela revient à certaines familles qui branchent à longueur de journée des surpresseurs et autre matériel en puisant même à partir des conduites principales. C'est cette méthode illicite qui est derrière toute perturbation en eau potable», nous disent-ils. Enfin, et même si officiellement tous les quartiers et lotissements de Beni Tamou sont alimentés régulièrement en eau potable par les services de l'APC, des familles restent, pour une raison ou une autre, privées de cette denrée précieuse. Les autorités doivent détecter le piratage des eaux et, de là, la «source» du problème.