D'abord, les tabous en terre d'Islam : Heavy Metal à Bagdad qui fait un zoom sur l'unique groupe de trash-metal en Irak : Acrassicauda; A jihad for love de l'Indien Parvez Sharma qui met l'accent sur les homosexuels musulmans ; Be like others, un documentaire de Tanaz Eshaghian qui traite du parcours de jeunes Iraniens qui décident de changer de sexe, une opération illégale en Iran comme dans tous les pays musulmans ou encore The other side of Istanbul (L'autre côté d'Istanbul), de Donku Kolic qui explore le thème de la discrimination vis-à-vis des homosexuels et qui découvre un jeune kurde dont la famille a accepté ses choix… En somme, des documentaires qu'aucun pays musulman ne diffusera et qui pourraient même donner lieu à des réactions violentes de la part d'extrémistes. Pourtant, ce sont des portraits de jeunes normaux qui souhaitent vivre librement leurs choix. Des jeunes qui passeraient inaperçus dans un pays européen, mais qui risquent une condamnation à mort dans leurs patries. De tels films pourraient cependant «libérer» les esprits fermés, à force d'être réalisés et diffusés. La 58e Berlinale accueille aussi des documentaires relatant des drames humains. C'est le cas de Victoire Terminus, des Français Renaud Barret et Florent de la Tullaye : un portrait de jeunes femmes de Kinshasa qui enfilent des gants de boxe pour changer le cours de leur vie. Pour certaines, ce sport est une question de survie, face à un conjoint violent ou à la misère… Autre drame : la violence à l'encontre des enfants. Victimes de pédophiles, de délinquants, d'enlèvements, de prostitution, recrutés dans les gangs ou forcés à prendre des armes dans des guerres… Une réalité triste à dire et dure à voir. Gardens of the night (Les jardins de la nuit) qui présente deux pédophiles qui séquestrent des enfants, les droguent et abusent d'eux la nuit. Pour faire ce film, il a fallu deux années d'enquête menée par le Britannique Damian Harris. Il a sillonné les Etats-Unis à la recherche d'enfants disparus dont les portraits étaient affichés dans les lieux publics et il a reconstitué l'histoire de deux enfants séquestrés, violés et prostitués par leurs bourreaux. Julia, du français Erick Zonca, brosse aussi un autre drame, celui d'un enfant enlevé par une femme alcoolique. Heart of fire (Feuerherz) de Luigi Falorni revient sur la tragédie des enfants-soldats en Afrique.