Prenant en charge plus de 700 handicapés, l'association des parents d'infirmes moteurs d'origine cérébrale (APIMC) de Sétif, qui est un modèle du genre, fait malheureusement face à d'innombrables problèmes. En plus de l'indifférence de la grande partie de la société, qui ne se sent pas concernée par la souffrance et la grande solitude des parents et proches, seuls à lutter contre le handicap de leurs enfants, il y a celle des officiels qui n'ont pas doté l'APIMC d'une subvention depuis plus de 5 longues années. Ce n'est donc que grâce aux aides des particuliers et autres associations que cette dernière peut subvenir aux besoins croissants de ces 700 invalides. Cette association, qui est une pionnière en matière de dépistage précoce, de suivi médical et d'élaboration de programmes de préparation à la formation professionnelle à distance du handicapé, manque aussi de moyens logistiques, ce qui ajoute à ses difficultés. Le ministre de la Solidarité nationale, qui distribue à gauche et à droite des bus, ne daigne toujours pas faire une « fleur » à cette association atypique en lui en octroyant un. Mais celle-ci ne baisse pas pour autant les bras. Le président de l'association, Dr Saâdaoui, dira à ce sujet : « Nous avons un fourgon WW série 1981 qui tombe en panne et qui ne répond plus aux normes. Parmi les 700 adhérents de notre association, une trentaine fréquentent le centre de jour sis au siège de notre association, encadrés par une dizaine d'éducateurs, orthophonistes, psychologues, dont les salaires sont supportés par notre association grâce aux parents et aux bienfaiteurs ». Pour notre interlocuteur, le besoin d'un véhicule s'explique par le fait qu'il est indispensable pour assurer la continuité des soins et la scolarisation de ces enfants qui ont des potentialités énormes et que les pouvoirs publics continuent à ignorer, en plus de l'incivisme de la société où des chauffeurs de taxis refusent de prendre les enfants quand ils les voient avec des fauteuils roulants souvent encombrants. « Parmi ces enfants, il y en a qui viennent pour une préparation en préscolaire afin d'avoir une chance d'aller dans une école normale, d'autres viennent pour une scolarisation adaptée à mi-temps, d'autres pour des séances d'orthophonie, d'ergothérapie ou de psychomotricité », dira-t-il. L'association a ouvert un compte spécial pour financer la voiture, et a pu récolter jusque-là une somme d'argent qui représente un peu moins de la moitié de la valeur du véhicule. Cette dernière lance un appel aux bienfaiteurs pour l'aider à renouveler le véhicule de six places qui est devenu trop vétuste, et représente de ce fait un danger pour les enfants. Cet appel sera-t-il entendu ?